Vendée Globe : Isabelle Joschke affronte une série de problèmes techniques sur l’IMOCA MACSF

Le foil tribord brisé net 

Samedi 28 décembre, tôt dans la matinée, la situation s’est brusquement compliquée pour Isabelle Joschke. La skipper MACSF a constaté des chiffres d’angle de quille incohérents, laissant penser que celle-ci ne se laissait plus penduler correctement. Alors que la skipper MACSF enquêtait sur ce problème avec Florian Giffrain, boat captain de l’IMOCA MACSF, un bruit sec et violent a retenti. « Le bateau a pris un gros coup de gîte. J’ai cru revivre la casse de mon vérin de quille survenue lors de mon Vendée Globe 2020. Mais il s’agissait en fait du foil tribord, qui venait de se briser net », raconte Isabelle. 

Alain Gautier, team manager, explique : « Ce foil, qui date de 2019, a cassé net au niveau du coude. Il n’y a pas eu de choc ni de dégâts périphériques sur la coque. Les conditions étaient difficiles et cela faisait longtemps que le bateau naviguait sur ce bord. Pour le moment nous ne savons pas pourquoi cela a cassé ». 

Des incidents en cascade 

Après la perte de son foil, Isabelle n'a pas eu le temps de digérer sa déception avant de se retrouver confrontée à la casse d'une pièce essentielle du rail d'écoute de grand-voile, suivie d'une déchirure de sa grand-voile. Profitant d’une accalmie temporaire, elle a réparé la grand-voile, remplacé le capteur de quille et installé un système provisoire pour le rail d’écoute. Cependant, la perte du foil complique grandement la navigation, en particulier sur le bord bâbord amure où la stabilité du bateau est insuffisante. « Aujourd’hui, je suis rattrapée par un fort coup de vent. Heureusement, je suis sur le bon bord (tribord amure). Je navigue avec prudence, quitte à laisser partir mes concurrents devant moi. La sécurité reste ma priorité absolue dans cette dernière ligne droite vers le Cap Horn », explique Isabelle. 

Un tournant dans la progression de la course 

Cette succession d’avaries marquent une rupture avec le début de course relativement serein d’Isabelle, où seule la perte d’une voile et d’un hydrogénérateur avaient été à déplorer. Tout a commencé jeudi dernier avec un problème moteur. « Isabelle sentait que le moteur s’éteignait lors des phases de recharge des batteries. Après une analyse par les mécanos et grâce à l’aide de Maître Coq qui a connu le même problème en début de saison, il s’est avéré que le problème venait d’un régulateur de puissance à l’intérieur du moteur qui était complètement corrodé. Il a fallu qu’Isabelle démonte la partie haute du moteur afin d’avoir accès à cette pièce pour la nettoyer et la lubrifier. Grâce à un travail en collaboration avec l’équipe technique, le moteur a pu retrouver un fonctionnement correct mais qui nécessite quelques ajustement », commente Alain Gautier, team manager. 

En route vers le Cap Horn 

Malgré l’ampleur des avaries, Isabelle Joschke préserve sa motivation et poursuit sa route. L’objectif est clair : atteindre le Cap Horn en toute sécurité avant d’effectuer un bilan complet du bateau pour préparer la remontée de l’Atlantique.