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15/12/20Isabelle a franchi le 14 décembre la longitude du cap Leeuwin, le deuxième des trois grands caps du Vendée Globe. Elle a mis 35 jours 21 heures et 49 minutes pour doubler cette ligne symbolique située à la pointe Sud-Ouest de l’Australie. Malgré des conditions de navigation éprouvantes pour les nerfs dans l’Océan Indien et quelques avaries, la skipper de l’IMOCA MACSF se sent de mieux en mieux dans la course.
Il y a à la fois du noir et du blanc, c’est très contrasté. D’un côté un sentiment de solitude absolue et de l’autre la sensation d’être présent à un endroit où l’on vit quelque chose de tellement intense et de tellement fort. C’est presque extatique.
Isabelle a enclenché la vitesse supérieure ! En 9ème position de la flotte, elle a réussi à rejoindre le groupe de tête : « J’ai eu de belles conditions pour revenir, ça redonne du goût à la course en tant que régate. Depuis le cap de Bonne Espérance, il y a eu beaucoup de jeu en termes de gestion de vitesse et de tactique. Je me régale ! »
Des moments nerveusement douloureux dans l’Indien
La sortie de l’Océan Indien est proche et notre skipper ne va pas s’en plaindre ! Avec ses mers défoncées et ses vents très irréguliers en force comme en direction, il a mené la vie dure aux marins, compliquant dans les grandes largeurs la progression du premier tiers de la course.
« Depuis le cap de Bonne-Espérance, c’est extrêmement usant. J’ai eu de grosses montées de stress dans du vent fort. A un moment donné, je n’avais qu’une envie, c’était de sortir de là. Cela me tapait sur les nerfs. Le bateau prenait des accélérations brutalement sans prévenir. En 30 secondes, le vent pouvait passer de 25 à 40 nœuds. Ça signifie qu’il faut aller à toute vitesse choquer les voiles, adapter la trajectoire, vérifier que l’enfournement ne soit pas trop fort, et éventuellement remonter aussi un peu le foil. J’étais sollicitée en permanence. J’en suis arrivée à ne même plus pouvoir m’allonger dans ma bannette, car je savais qu’il fallait être capable de monter sur le pont en 10 secondes.»
Des petits et des grands bonheurs
Si la traversée de cette « mer australe » n’a pas été de tout repos, excepté sur sa fin, Isabelle retire aussi du positif de son voyage entre les caps de Bonne-Espérance et Leeuwin.
« La galère en soi n’était pas très agréable à vivre. Mais elle ne doit pas faire oublier les émotions intenses que j’ai vécu avec la découverte de paysages magnifiques et puis ces impressions étranges quand on est tout seul au bout du monde. Il y a à la fois du noir et du blanc, c’est très contrasté. D’un côté un sentiment de solitude absolue et de l’autre la sensation d’être présent à un endroit où l’on vit quelque chose de tellement intense et de tellement fort. C’est presque extatique. Vraiment dur à vivre et en même temps très très beau. »
Sur le plan physique et au niveau du mental, les voyants sont au vert pour Isabelle. Plus la course avance, et mieux elle se sent.