Un parcours mythique semé d’embûches 

Tout d’abord, l’IMOCA MACSF transversera la Manche, ce qui nécessitera une veille active de sa skipper en raison du trafic maritime soutenu (cargos, pêcheurs, etc.). C’est également la période des régimes dépressionnaires qui offre des vents à tendance ouest, qui lèvent une mer assez forte. Pour Isabelle, ce passage très rapide est “un endroit à la fois plein de danger et en même temps où la stratégie est très importante car il y a des coups tactiques qui s’y font. Je dois donc être très attentive et en alerte avec très peu de temps pour me reposer”. 
 
Isabelle passera ensuite au large du Golfe de Gascogne, un passage pouvant se révéler délicat d’un point de vue météorologique. En effet, au mois de novembre, en raison de régimes dépressionnaires, le vent est consistant avec une mer souvent forte. 
 
Ensuite, pour gagner le Sud, il faudra faire des choix. Isabelle devra déterminer le meilleur itinéraire à suivre en fonction de la position de l’anticyclone des Açores et de ses concurrents. 
 
Proche de l’équateur, souffle un régime de vent d’est appelé les alizés. Si ces vents sont bien établis – leur présence dépend notamment de la position de l'anticyclone des Açores – ils pourront offrir à la skipper des conditions de navigation idéales (glisse, vent stable, soleil). “Ce dont on rêve, c’est d’attraper l’Alysée et d’y rester jusqu’à l’arrivée aux Antilles. C’est l’endroit où je sors du régime dépressionnaire pour entrer dans le régime anticyclonique, je quitte les températures plus fraiches, les fronts, les nuages et la pluie et je vais longer un anticyclone et rencontrer des vents portants : ça va commencer à être de la glisse. C’est une chouette phase où il y a pas mal de manœuvres le long de l’anticyclone”, commente Isabelle. 

A partir du Portugal, l’IMOCA MACSF descendra en direction des Canaries et de Madère puis vers le sud pour traverser l’Atlantique. “C’est vraiment le moment que j’aime bien parce que je suis en mer depuis quelques jours, j’ai eu le temps de m’acclimater, je suis bien à bord, il fait meilleur, la mer est plus clémente, c’est très plaisant et j’aime être en mer”, témoigne-t-elle.  

A l’approche de la Guadeloupe, il ne faudra pas relâcher la concentration. En effet, le contournement de l’île réserve son lot de pièges. La navigatrice devra notamment se méfier des vents et de ses reliefs. Le rapprochement des côtes est aussi synonyme d'un retour dans une zone de navigation plus soutenue, au contact d'autres bateaux. “Il peut se passer beaucoup de choses, c’est la dernière bataille avant l’arrivée”, conclut Isabelle. 

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