Un départ mesuré 

Ce mercredi 9 novembre, à 14h15, le top départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe a été donné devant la Pointe du Grouin. Après 72 heures d’attente supplémentaire à terre pour cause de conditions météorologiques difficiles, la douzième édition de la transatlantique en solitaire a finalement offert des conditions idéales aux 138 skippers de la flotte : 15-20 nœuds de vent d’ouest, mer stable et grand soleil.  

Le début du parcours présentant son lot de pièges, la skipper MACSF a franchi la ligne de départ déterminée et concentrée : « Il faut être dans le rythme tout de suite. Les premiers tronçons sont tendus et très techniques. Durant les premières heures de course, les pièges sont nombreux et la vigilance devra être extrême. Tout le monde va tirer des bords en remontant face au vent dans un couloir étroit jusqu’au cap Fréhel. En plus des croisements à répétition, des priorités à respecter, on doit composer avec des courants forts, les zones interdites à la navigation, le trafic maritime et les filets de pêche dérivants, cela fait peser pas mal de risques en particulier de collision. Toute la difficulté consistera à prendre soin du bateau et de soi tout en restant au contact », confiait Isabelle quelques minutes avant le départ. 

A bord de MACSF, la navigatrice a privilégié la prudence : « C’est un bon départ et une bonne course bien lancée ! Isabelle a pris un départ prudent de Saint-Malo et est bien revenue dans le match, comme elle le fait souvent. Elle a hésité au départ à avoir une voile un peu plus grande. Puis la prudence lui a dicté de choisir un ris trinquette, ce qui lui a permis de manœuvrer plus facilement pour arriver à la bouée de Fréhel », décrypte Alain Gautier, team manager.  

Un début de course sportif 

La première nuit en mer n’aura laissé aucun répit à Isabelle : « Les conditions n’ont pas été difficiles mais stressantes puisque la première nuit a rasé les côtes françaises avec beaucoup de concurrents sur l’eau. Nous avons vu ce qui s’est passé pour certains d’entre eux à la bouée de Fréhel. Le courant était également fort, dû aux grandes marées. Après cette première nuit en mer, les choses commencent à s’améliorer un petit peu pour Isabelle en termes de virements de bords, etc. La nuit prochaine devrait être un peu plus reposante, même si elle va se diriger rapidement vers un front où le vent montera progressivement pour atteindre les 40 nœuds en rafale”, explique Alain Gautier. 

Bien consciente des difficultés qui l’attendaient, Isabelle expliquait juste avant le départ : "Nous allons probablement enchaîner deux gros coups de vent très rapprochés, même s’il s’agit d’un autre schéma par rapport à ce qui nous attendait dimanche. La traversée de l’Atlantique reste engagée et intense. Nous allons au-devant de situations que l’on rencontre régulièrement, même si elles sont dures. Le report de la course et l’évolution de la météo ces derniers jours avec des conditions très variées sont venus nous rappeler que les éléments restaient, au final, les plus forts. C’est la nature qui continue à dicter la marche de notre sport. Il ne faut jamais l'oublier ». 

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