Voile MACSF
  1. Accueil
  2. Actualités
  3. Dans le quotidien d’Isabelle Joschke, de retour à terre après son Vendée Globe

Dans le quotidien d’Isabelle Joschke, de retour à terre après son Vendée Globe

Articles

24/03/25
Voile MACSF

Isabelle Joschke a retrouvé la terre ferme le mardi 4 février 2025, au bout d’un long périple de 85 jours sur les quatre océans du globe. Depuis, la skipper MACSF a basculé dans un quotidien bien différent de celui qui a rythmé son Vendée Globe, et dont elle semble apprécier pleinement la saveur. Entre récupération physique, préparation du chantier de l’IMOCA MACSF et analyse de son Vendée Globe, elle se confie sur son retour à terre à travers cette interview.

Je repars avec un très bon souvenir de ce Vendée Globe, qui n’a rien à voir avec celui d’il y a quatre ans. En 2021, j’étais fière de moi mais je savais que j’aurais pu mieux faire. Là, j’ai la certitude d’avoir mené ma course telle que je l’avais rêvée. - Isabelle Joschke, skipper MACSF

Une première question très simple : comment te sens-tu ? 

Moralement je me sens super bien ! Physiquement j’ai encore pas mal de fatigue. J’ai pris une semaine de vacances, et je me réserve une plus grande période de repos pour la fin du printemps, début de l’été. J’ai des coups de fatigue, ce qui me semble plutôt normal au retour d’un Vendée Globe. Mais malgré tout, je me trouve plus forme qu’il y a quatre ans. 

 

Quelles ont été tes premières actions une fois de retour à terre ? 

Lors de l’arrivée aux Sables d’Olonne, j’ai eu envie de combler des besoins très basiques : manger un repas frais avec du poisson et de la salade, prendre une bonne douche, dormir dans un lit douillet, ressentir la chaleur d’un feu de bois… J’avais aussi besoin de silence, et de sentir le sol qui ne bouge pas sous mes pieds. Et puis évidemment j’avais hâte de retrouver tous mes proches pour fêter ensemble cette grande aventure ! Je prolonge encore ces moments depuis que je suis rentrée à Lorient. Cette période à terre me convient bien, ça m’a manqué d’être sur le plancher des vaches, de partir en forêt, à la montagne, de voir la verdure et d’entendre le chant des oiseaux. J’en profite et je suis heureuse d’être rentrée. 

 

Comment se déroule ton quotidien depuis que l’IMOCA MACSF est entré en chantier ?  

Nous avons eu plusieurs réunions de débriefing avec l’équipe technique et nos intervenants externes (voilerie, expert électronique…) pour préparer le chantier. J’ai aussi pas mal de tâches administratives à remplir, le tri et le rangement du matériel embarqué sur la course et j’ai régulièrement des déplacements avec mon sponsor, la MACSF. Et puis il y a aussi des choses toutes simples à faire comme les lessives ! Je ne sais pas combien j’en ai fait depuis mon retour pour laver mes vêtements et rincer tous mes cirés (rires).  

 

As-tu repris le sport ? 

Actuellement je suis en mode « récup’ », à travers des séances de fasciathérapie, d’acuponcture, d’ostéopathie… J’ai également repris le Pilates, avec plusieurs sessions par semaine. L’objectif vise à remettre de l’équilibre dans tout mon corps, de la souplesse dans les articulations et à relancer les muscles qui n’ont pas beaucoup travaillé sur le Vendée Globe, et qui sont un peu atrophiés ou endormis. Pendant la course j’ai subi de grosses tensions dans le haut du corps au niveau du thorax, du torse, des épaules et des bras. A la suite d’un choc, j’ai une côte qui s’est déplacée. En parallèle, les tensions liées au stress et aux émotions vécues pendant la course sont restées stockées dans mon corps, et je le ressens encore aujourd’hui. Ça va prendre un peu de temps de libérer tout ça. 

 

Avec un peu plus de recul, quel regard portes-tu sur ta seconde participation au Vendée Globe ? 

J’ai vraiment trouvé ce que je suis allée chercher. Il y a quatre ans j’ai senti que j’avais dépassé mes limites à maintes reprises. Cette fois-ci, je voulais vraiment gérer ma course et je suis super contente car j’ai pris beaucoup plus de plaisir, je suis restée globalement sereine et confiante et malgré ça, j’ai eu l’impression de réaliser une course beaucoup plus engagée d’un point de vue sportif, parce que les conditions météo l’imposaient et que j’étais au taquet ! Preuve en est, j’ai battu à deux reprises mon record de vitesse sur 24h ! Il est vrai que j’espérais un résultat différent en terminant dans le top 15. Cela ne s’est pas présenté, en grande partie en raison de la casse de mon foil, qui ne m’a pas permis d’être compétitive à 100%, et en raison de la météo qui ne m’était pas favorable sur la remontée de l’Atlantique. Je n’ai pas coupé la ligne d’arrivée à la place que j’aurais souhaité mais finalement, c’est un peu annexe. Car ce qui compte, c’est la manière dont j’ai vécu ma course et d’être fière de moi. Je repars avec un très bon souvenir de ce Vendée Globe, qui n’a rien à voir avec celui d’il y a quatre ans. En 2021, j’étais fière de moi mais je savais que j’aurais pu mieux faire. Là, j’ai la certitude d’avoir mené ma course telle que je l’avais rêvée.  

Partager

Retour aux actualités

Articles en relation

Vendée Globe 2024 : l'heure du bilan pour Isabelle Joschke et le team MACSF
Vendée Globe 2024 : l'heure du bilan pour Isabelle Joschke et le team MACSF
Isabelle Joschke met un terme à sa carrière de navigatrice professionnelle : « Le moment est venu d’aller découvrir de nouveaux horizons »
Isabelle Joschke met un terme à sa carrière de navigatrice professionnelle : « Le moment est venu d’aller découvrir de nouveaux horizons »

ABONNEZ-VOUS AUX ALERTES VOILE MACSF ET RESTEZ INFORMÉ !

S'inscrire à la newsletter