Isabelle Joschke boucle son Vendée Globe à la 19e place à bord de l’IMOCA MACSF

Un final haletant jusqu’aux derniers milles 

Cette fin de parcours aura été à l’image de ce Vendée Globe : pleine de suspense ! Après une entrée houleuse dans le Golfe de Gascogne dans un vent de nord-ouest très fort, sur le mauvais bord, et sous des grains violents, Isabelle a vu son élan freiné par une zone de calme, à seulement quelques milles de l’arrivée. Redoutant jusqu’au bout d’être rattrapée par Jean Le Cam et Conrad Colman, elle est parvenue à conserver son avantage et à boucler son parcours en 19e position après 85 jours, 11 heures, 26 minutes et 36 secondes en mer.  

Accueillie à l’aube par son équipe, ses proches et de nombreux supporters aux Sables d’Olonne, Isabelle a laissé éclater sa joie d’avoir terminé ce périple : « Quel soulagement d’avoir terminé ce Vendée Globe, qui n’a pas été facile ! J’ai trouvé ce que je n’avais pas trouvé lors de mon premier tour du monde. J’ai vécu une course totalement différente, avec un engagement encore plus fort, et malgré les difficultés, j’ai pris beaucoup plus de plaisir. C’est une autre étape qui été franchie et c’est super chouette de terminer sur un finish ! », confie Isabelle. 

Un parcours semé d’embûches, au contact de la flotte 

Après un début de course très solitaire, Isabelle a retrouvé de la compagnie à partir du passage du Cap de Bonne Espérance, évoluant aux côtés de navigateurs expérimentés comme Jean Le Cam, Alan Roura et Giancarlo Pedote. Fidèle à sa philosophie, elle a refusé de céder à la pression de la concurrence, préférant naviguer à sa manière. Un choix qui s’est avéré judicieux, lui permettant de tenir tête à des bateaux plus performants.  

Et pourtant, ce Vendée Globe n’aura pas été de tout repos. Le parcours d’Isabelle a été marqué par une traversée éprouvante du Pacifique, où la perte de son foil l’a contrainte à naviguer sur un bateau déséquilibré. Malgré ces difficultés, elle a tenu bon, surmontant une à une les avaries, qu’il s’agisse de la perte de son petit gennaker en début de course, d’une panne sur son moteur, de la déchirure de sa grand-voile ou encore de la casse du rail d’écoute de grand-voile. Face à des vents irréguliers et une mer difficile, elle a dû puiser dans ses ressources mentales pour continuer à avancer. Le Pot-au-Noir, l’anticyclone des Açores et les derniers milles au ralenti ont ajouté encore plus de tension à cette arrivée haletante : « J’avoue que lorsque les casses sont survenues, j’ai un peu perdu confiance dans le bateau et dans ma course. J’avais du mal à faire avancer mon voilier sans son foil tribord dans la fin du Pacifique. Le vent était irrégulier et la mer difficile. Avec le foil en moins, je pense que j’avais un déficit de 3 nœuds de moyenne, c’est énorme par rapport aux autres. Mais je n’ai rien lâché jusqu’au franchissement de la ligne, en essayant de toujours garder ma place. Je suis vraiment fière de ce parcours. », explique Isabelle.  

Objectif Vendée Globe validé ! 

Si la compétition a été rude, ce Vendée Globe aura permis à Isabelle Joschke de libérer son potentiel. Elle a prouvé, une fois de plus, sa ténacité et sa capacité à affronter l’adversité avec une force mentale impressionnante. Terminer en course était un défi en soi, et elle l’a relevé avec brio.  

« J’ai vraiment la sensation d’avoir accompli quelque chose. Il y a quatre ans, j’étais hyper fière d’avoir pu terminer mon tour du monde (hors course suite à son abandon), et là, je suis allée au bout de mon histoire. C’est très satisfaisant », témoigne Isabelle.  

Une immense fierté pour notre skipper, qui peut désormais savourer cette réussite et regarder vers l’avenir avec le sentiment d’avoir écrit une nouvelle page de son histoire. Bravo Isabelle ! 

Les chiffres-clés du Vendée Globe 2024 d’Isabelle Joschke

Arrivée le 4 février 2025 à 00h 28 minutes et 36 secondes en 19e position 

Temps de course : 85 jours 11 heures 26 minutes et 36 secondes 

Écart au premier : 20 jours 16 heures 03 minutes et 47 secondes 

Isabelle a parcouru les 23 906 milles du parcours théorique à 11,65 nœuds de moyenne. 

En réalité, l'IMOCA MACSF a parcouru 29 660 milles à 14,46 nœuds de moyenne.