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04/03/25
Trois semaines après son arrivée aux Sables d’Olonne en 19e position du Vendée Globe, l’IMOCA MACSF a retrouvé son hangar lorientais. Pour le team technique, un nouveau chantier de trois mois démarre dans l’optique de remettre le bateau en ordre de marche. Isabelle Joschke, skipper MACSF, Alain Gautier, team manager du projet Voile MACSF, et Florian Giffrain, boat captain, nous partagent leurs analyses.
MACSF est en bon état. Un gros travail avait été mené en amont pour fiabiliser et sécuriser l’IMOCA, sans lui apporter de modifications majeures. Nous savions qu’en jouant cette carte, nous pouvions assurer une place correcte à MACSF par rapport à son âge, avec l’objectif de boucler le Vendée Globe 2024 en course. Nous avions le recul de notre première participation de 2020. L’équipe a eu le temps de mûrir, et le bateau aussi. - Florian Giffrain, boat captain
Le mardi 4 février, Isabelle bouclait son deuxième Vendée Globe en 19e position à bord de l’IMOCA MACSF. Revivez ces 85 jours de navigation en solitaire et ces 29 660 milles nautiques parcourus à travers quatre océans dans cette vidéo de 10 minutes, retraçant les grands jalons de ce tour du monde.
Retour à la case chantier pour l’IMOCA MACSF
Au terme de 15 jours d’immobilisation obligatoire aux Sables d’Olonne, l’IMOCA MACSF a renoué avec son port d’attache lorientais le lundi 19 février. Dès le mardi, le team technique s’affairait pour mettre le voilier à nu et le préparer à sa sortie d’eau, organisée le lendemain. Finalement, après avoir passé la nuit à la belle étoile, posé sur son ber, MACSF a retrouvé son hangar. Un passage au stand bienvenu, permettant à l’équipe de faire le point sur l’état global du bateau.
Un mot sur l’état général du bateau après ce Vendée Globe ?
Florian Giffrain : Nous nous sommes fait la remarque que l’état général du bateau était similaire à celui que l’on a pu observer lors du retour d’une transat. Rien à déclarer du côté de la quille et de la carène ; MACSF est en bon état. Un gros travail avait été mené en amont pour fiabiliser et sécuriser l’IMOCA, sans lui apporter de modifications majeures. Nous savions qu’en jouant cette carte, nous pouvions assurer une place correcte à MACSF par rapport à son âge, avec l’objectif de boucler le Vendée Globe 2024 en course. Nous avions le recul de notre première participation de 2020. L’équipe a eu le temps de mûrir, et le bateau aussi.
Quel regard portez-vous sur la performance réalisée par le voilier ?
Alain Gautier : Il y avait quarante concurrents au départ de ce Vendée Globe. Certains avec des bateaux neufs, d'autres avec des bateaux anciens, parmi lesquels figure MACSF. Même s’il a vu son potentiel augmenter en 2019 à l’issue d’un important chantier, qui a notamment permis de le doter de foils, il n’en reste pas moins un IMOCA de 2007. Sur le papier donc, il y avait entre 24 et 25 voiliers qui devaient être devant lui. Une 19e place, c’est un résultat qui est meilleur que ce que l’on pouvait espérer par rapport au potentiel du bateau. Mais on sait aussi qu’Isabelle aurait pu finir 16e sans les différents faits de course auxquels elle a dû faire face. Sans la casse du foil et une fin de course ralentie au niveau des Açores, le top 15 pouvait être à sa portée. Finalement, la casse du foil tribord n’a pas été un gros problème technique, dès lors que l’on savait qu’elle n’avait pas endommagé d’autres parties du voilier. La vraie problématique s’est plutôt posée du côté d’Isabelle, qui a dû accepter de revenir en arrière en naviguant sur un bateau complètement handicapé sur un bord, donc déséquilibré. La plus grosse crise que nous avons eu à gérer a été la panne du moteur quelques jours après Noël, quand MACSF évoluait dans les mers du sud. Le moteur est une source d’énergie très importante pour recharger les batteries, qui permettent de faire tourner le pilote automatique ainsi que l’ensemble de l’électronique embarquée. Si nous n’avions pas réussi à le réparer, cela aurait pu s’avérer très compliqué pour Isabelle, avec un abandon possible.
FG : Nous nous sommes rendu compte que les masselottes qui régulent le régime du moteur étaient grippées. Cela avait entraîné un dysfonctionnement important du moteur qui alternait entre haut et bas régime. C’est la période de Noël qui a été la plus chargée car nous avons enchaîné dans la foulée la panne du moteur, la défaillance du capteur de quille, la casse du foil et la rupture de l’extrémité de rail de chariot de grand-voile. Nous avons à ce moment-là vécu les 3-4 jours les plus stressants de cette édition. En dehors de ces événements, nous avons vraiment rencontré peu de soucis techniques. L’IMOCA MACSF va toujours très vite au reaching, et il a conservé les défauts qu’on lui connaissait sur d’autres allures, où il est moins performant.
Maintenant que le bateau a retrouvé son hangar, quelles sont les prochaines étapes ?
FG : Retour de Vendée Globe oblige, nous réalisons un check-up complet du voilier. Nous sommes en train de démonter beaucoup de choses à bord. Par exemple, nous avons démonté le pied de mât pour contrôler l’état général de la visserie. Nous allons mener une analyse approfondie de toutes les pièces mécaniques autour de la quille et du mât qui ont travaillé durant 85 jours de navigation. On démonte également tout l’accastillage (winches, safrans, système de quille…). Enfin, nous avons envoyé en révision les désalinisateurs, vérins de quille, hydrogénérateurs, hooks et galettes d’enrouleurs de voiles.
AG : Rien n’est encore décidé quant à la suite du projet. Néanmoins, la remise à l’eau de MACSF est programmée pour la mi-mai. L’objectif est que le bateau soit prêt pour la Rolex Fastnet Race qui aura lieu fin juillet, et qu’il soit paré pour vivre éventuellement une saison 2025 complète.
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Objectif atteint ! Ce mardi 4 février 2025, à 00h28 et 36 secondes, Isabelle Joschke a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe, aux Sables d’Olonne, en 19e position. Quatre ans après une première participation bouclée hors course, la skipper MACSF a cette fois conclu son tour du monde en compétition, signant ainsi un accomplissement majeur et une belle leçon de persévérance.

Depuis plusieurs jours, Isabelle Joschke fait face à une série de problèmes techniques sur son IMOCA MACSF. Malgré des conditions de navigation difficiles, la skipper garde le moral et s’emploie à réparer et sécuriser son bateau pour poursuivre sa route vers le mythique Cap Horn.

