Comment vous sentez-vous à l’approche du départ de la Route du Rhum ?

Alain Gautier : L’équipe se sent plutôt confiante, le bateau est prêt. Nous avons pu valider tous les points que nous souhaitions lors des derniers entraînements, qui se sont par ailleurs bien passés. Nous sommes satisfaits de l’état général du bateau, mais n’en restons pas moins vigilants. L’IMOCA a été préparé de la façon la plus aboutie possible avant de quitter Lorient. L’objectif étant d’avoir le moins de choses à faire à bord une fois arrivés à Saint-Malo. 

Avez-vous réalisé des ajustements sur l’IMOCA depuis le Défi Azimut ? 

Marine Viau : En effet, nous avons réalisé quelques légers ajustements. A titre d’exemple, nous avons terminé d’ajuster le siège de table à carte pour Isabelle et optimisé l’ergonomie à bord en ajoutant quelques mains courantes. Globalement, le bateau était déjà en configuration Rhum lors du Défi Azimut. 

Quels sont vos points d’attention pour préparer l’IMOCA à la Route du Rhum ? 

Florian Giffrain : De manière générale, nous accordons la même rigueur au bateau dans le cadre de sa préparation, quelle que soit la course à laquelle il s’apprête à participer. Le fait de ne pas avoir connu de grosse avarie depuis la Transat Jacques Vabre 2021 nous a permis de mettre en œuvre plusieurs chantiers d’optimisation au cours de l’année écoulée. A quelques jours du départ de la Route du Rhum, nous disposons d’un bateau qui n’a, à mon sens, jamais été aussi bien préparé. Nous avons eu le temps d’effectuer de nombreux check-up et contrôles à bord, en réalisant un tour complet du bateau. Nous avons passé au peigne fin l’ensemble de l’électronique, les voiles, le moindre niveau d’huile ou la moindre vis qui aurait pu présenter un défaut de fixation. Une bonne préparation est synonyme d’une concentration de tous les instants. Jusqu’au jour J, nous ne négligeons aucun détail. 

Comment le team s’organise pendant la course ?  

Marine Viau : Durant la course, Alain, Florian et moi sommes en relation 24/24 heures avec Isabelle, de manière plus ou moins intense en fonction de ses besoins. Quoi qu’il arrive, nous sommes toujours disponibles pour le bateau. C’est une forme d’astreinte pour toute l’équipe. A terre, lorsque l’IMOCA est en course, nous procédons au rangement du chantier et préparons les points techniques à aborder au retour du bateau. A l’approche de l’arrivée, plusieurs techniciens vont se rendre sur place, principalement ceux qui assureront le convoyage retour. En parallèle, nous expédions vers la Guadeloupe du matériel dans un conteneur mutualisé avec la Classe IMOCA (outils, voiles de convoyage, nourriture, équipements de sécurité). Bref, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer ! 

De quelle façon pourriez-vous être amenés à intervenir à terre pendant qu’Isabelle sera en mer, en pleine compétition ?  

Alain Gautier : Lorsqu’Isabelle est en mer, nous échangeons quotidiennement via WhatsApp. Nous prenons ainsi des nouvelles du bord, de manière à s’assurer que tout va bien. En cas de problèmes techniques, nous sommes disponibles pour apporter des conseils à Isabelle et répondre à ses éventuelles interrogations. Nous n’avons en revanche pas le droit de communiquer avec elle pour l’aider sur l’analyse des fichiers météo ou lui donner des conseils sur la stratégie à adopter en course. Ce type d’assistance est formellement interdit.