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04/10/24Partir pour un tour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance, est une épreuve particulièrement périlleuse. Pour la deuxième fois de sa carrière, Isabelle Joschke s'apprête à relever le défi du Vendée Globe, une épreuve qui exige une maîtrise absolue de son bateau et une profonde connaissance de soi. Très attentive à tous les aspects de sa préparation, la navigatrice fait la part belle à la sécurité, maillon incontournable dans la pratique de ce sport qui exige une vigilance de tous les instants.
On reçoit régulièrement des piqûres de rappel, parce que même si on a entendu l’information à plusieurs reprises, on se rend compte que dans les situations d’urgence, on peut être pris de panique et oublier des réflexes essentiels. - Isabelle Joschke, skipper MACSF
La sécurité en mer est une préoccupation majeure pour les navigateurs et Isabelle Joschke ne fait pas exception. Elle accorde une grande importance à sa préparation pour faire face aux situations d'urgence.
Préparation et prévention pour cultiver les bons réflexes
Au printemps 2024, Isabelle a participé à une nouvelle journée de formation spécifique à la sécurité aux côtés d'autres candidats au Vendée Globe. Cette rencontre abordait différentes thématiques telles que le trafic maritime, la plongée sous le bateau et la montée au mât. « En course, il peut arriver que nous ayons à plonger sous le bateau pour dégager un filet enroulé autour de la quille, par exemple. Dans des conditions difficiles, plonger peut être une source de stress supplémentaire. Le fait de répéter ce genre d’exercice permet de l’aborder de manière plus sereine le jour J. Cela m’a aussi permis de me refamiliariser avec mon matériel de plongée. Nous avons également participé à un atelier de montée au mât, avec un système inventé pour monter sans se fatiguer et redescendre en toute sécurité. Toutes ces démonstrations étaient très concrètes, avec des mises en situation. J’en tire de précieux apprentissages, qui me seront très utiles pour le Vendée Globe », raconte Isabelle.
Un programme de prévention et des rappels lors des briefings de départ de course viennent compléter ces formations. Isabelle explique : « On reçoit régulièrement des piqûres de rappel, parce que même si on a entendu l’information à plusieurs reprises, on se rend compte que dans les situations d’urgence, on peut être pris de panique et oublier des réflexes essentiels ».
Une skipper formée aux soins d'urgence
Isabelle est également préparée sur le plan médical. Elle suit régulièrement des formations aux actes médicaux d’auto-secours, avec l'aide de médecins urgentistes spécialisés dans les conditions en mer. Isabelle explique : « En formation, nous passons en revue les réflexes à adopter en cas d’accident. Nous pratiquons également des actes concrets comme recoudre ou utiliser un garrot… Ça permet aussi de vérifier que le matériel dont on dispose est à jour et qu’il fonctionne ».
A cet effet, la navigatrice dispose d'une pharmacie complète à bord : soin des petites blessures, antibiotiques, antidouleurs, de quoi se recoudre ou encore se poser une attelle. Isabelle peut également s'appuyer sur un manuel de diagnostic pour échanger plus facilement avec l'équipe médicale à terre, en cas de besoin.
Sécurité renforcée à bord de l’IMOCA MACSF
L’IMOCA MACSF a été également été équipé pour garantir la sécurité de sa skipper, avec des dispositifs et du matériel de survie intégrés à bord. Des lignes de vie sont disposées tout le long du bateau afin de permettre de s'accrocher lors des manœuvres. Pour faciliter le repérage en mer, le bateau possède des couleurs visibles sur le pont et sous la coque, utiles si des secours doivent intervenir. En cas de voie d'eau, des portes étanches permettent de compartimenter le navire. Il dispose également de deux radeaux de survie, ainsi que de moyens de communication d'urgence tels que des téléphones satellitaires et une radio VHF. Des balises de détresse, EPIRBs fixées sur le bateau ainsi que des balises personnelles PLB et AIS, sont également à bord, complétées par des équipements pyrotechniques comprenant fusées, feux à main, fumigènes et bâtons lumineux. En matière d'équipements individuels, des gilets de sauvetage, des harnais et un casque destiné aux montées au mât sont disponibles. Enfin, des bouées de sauvetage sont installées dans le cockpit. Et pour s’y retrouver dans la précipitation, Isabelle dispose d’un plan qui lui rappelle l’emplacement du matériel d’urgence sur le bateau.
Repartir à l’assaut de l’Everest des mers
Grâce à sa préparation rigoureuse et forte de sa première expérience du Vendée Globe, Isabelle Joschke se sent plus déterminée que jamais à affronter les défis de cette course exigeante. Plusieurs fois confrontée à des situations périlleuses, Isabelle sait à quel point l’entretien de ses réflexes est crucial. Elle insiste également sur l'importance d’être préparé à la gestion des émotions : « On a beau tout préparer bien en amont, on n’est jamais vraiment prêt à endurer une course d’une telle intensité. Ce qui m’a le plus affectée, c’est le stress, notamment de casser. Naviguer dans le grand Sud est aussi une source de stress intense. On se retrouve sans cesse confronté à soi, ses angoisses, ses peurs, la fatigue… La préparation passe aussi par la gestion de ces aspects ».
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À peine le Défi Azimut terminé, Isabelle Joschke, skipper MACSF, a repris le chemin de l’entraînement. À quelques semaines du départ de son deuxième Vendée Globe, la navigatrice redouble d’efforts pour peaufiner chaque détail. Entre un programme physique complet et une attention particulière portée à son équilibre mental, elle s'engage dans la phase finale d'une préparation minutieuse, entamée il y a quatre ans, prête à affronter l’une des épreuves les plus exigeantes de la course au large.
Le compte à rebours est lancé ! Dans moins de 45 jours, lsabelle Joschke et l’IMOCA MACSF s’aligneront au départ du Vendée Globe 2024. Mais partir pour un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance ne s’improvise pas ! Derniers checks techniques, préparation minutieuse de l’avitaillement, anticipation et chargement du matériel de rechange… Le team technique est sur tous les fronts pour s’assurer qu’Isabelle s’élancera dans les meilleures conditions possibles pour sa seconde participation au Vendée Globe.