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27/09/24L’IMOCA MACSF bascule définitivement en configuration Vendée Globe
Le compte à rebours est lancé ! Dans moins de 45 jours, lsabelle Joschke et l’IMOCA MACSF s’aligneront au départ du Vendée Globe 2024. Mais partir pour un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance ne s’improvise pas ! Derniers checks techniques, préparation minutieuse de l’avitaillement, anticipation et chargement du matériel de rechange… Le team technique est sur tous les fronts pour s’assurer qu’Isabelle s’élancera dans les meilleures conditions possibles pour sa seconde participation au Vendée Globe.
L’IMOCA MACSF cumule à peu près 270 000 milles nautiques au compteur, soit l’équivalent de onze tours du monde ! Il s’agit de l’un des bateaux les plus vieux de la flotte. Nous avons une carte à jouer sur ce Vendée Globe, en présentant le voilier le plus fiable possible. On sait aujourd’hui que notre IMOCA tient de bonnes moyennes et l’objectif est qu’il aille jusqu’au bout de sa course. - Florian Giffrain, boat captain
Lors d’une transatlantique, les concurrents peuvent faire escale ou demander l’aide de leur équipe technique pour réparer. Sur le Vendée Globe, toute assistance physique est formellement interdite, et tout retour à terre est synonyme d’abandon.
Anticiper les avaries pour réparer en autonomie
En cas d’avarie sur un tour du monde, les skippers doivent donc se débrouiller seuls… En revanche, ils peuvent compter sur le support de leur team technique, à distance. Cette donnée implique d’anticiper tous les éventuels problèmes techniques qui pourraient survenir à bord, et d’embarquer les outils et les pièces de rechange (appelés matériels de « spare ») nécessaires. Safran de spare, aériens de rechange, deuxième barre de liaison, matériel électronique, bouts, éléments d’accastillage divers… Pour l’équipe technique, la job list’ est longue et une grande rigueur est de mise afin de n’omettre aucun détail.
En parallèle, le team a préparé une importante documentation technique pour guider Isabelle en cas d’avarie. Cela se traduit par la réalisation de tutos détaillés, illustrés par des photos et dans lesquels la skipper aura accès à un protocole précis ainsi qu’à l’emplacement et à la liste complète des outils nécessaires pour réparer. Parmi ces tutos, on retrouve par exemple un guide complet pour remplacer le désalinisateur, changer une courroie au niveau de l’alternateur pour la charge moteur, installer les aériens de spare à l’arrière du bateau, basculer une ligne de pilote automatique à une autre en cas de panne, ou encore installer un safran de rechange. En outre, Isabelle aura accès à « une Bible » recensant l’ensemble des notices d’utilisation de chaque instrument électronique ou hydraulique embarqué. S’ajoute à cela un second dossier reprenant l’ensemble des photos du bateau sous tous ses angles, intérieurs et extérieurs. Cet album complet doit permettre à l’équipe technique, qui possède une réplique exacte à terre, de guider Isabelle à distance et le plus précisément possible en cas de problème à partir des photos.
« L’objectif est de partir aux Sables d’Olonne avec tout le matériel de spare chargé à bord, afin d’avoir une job list’ allégée une fois sur le village de la course. Aux Sables d’Olonne, notre quotidien sera rythmé par la finalisation des tutos et le contrôle des derniers détails techniques. Il ne sera plus question d’effectuer de modifications majeures qui ne pourraient être testées et validées avant le départ. Il y aura également un peu d’informatique avec le clonage de notre ordinateur de rechange afin que ce dernier soit paramétré à l’identique de l’ordinateur principal. Enfin, nous nous rendrons disponibles pour notre partenaire, la MACSF, ses sociétaires et collaborateurs », commente Florian Giffrain, boat captain.
Sécurité, fiabilité, confort sont les maîtres mots
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le bateau est prêt. Au-delà des préparatifs entourant le matériel de spare, l’équipe se concentre désormais sur les ultimes détails techniques à bord : changement des bouts par du matériel neuf, remplissage des réservoirs de gasoil… Les dernières navigations précédant le départ pour les Sables d’Olonne vont permettre de vérifier que tout fonctionne correctement, de finaliser la calibration des aériens et de poursuivre les essais de voiles.
Depuis la première participation d’Isabelle au Vendée Globe, en 2020, de nombreuses améliorations ont été apportées au voilier dans le but de le fiabiliser et de renforcer la sécurité de la navigatrice. Renfort de la crash box à l’avant, modification de la forme de l’étrave, renouvellement de l’ensemble des composants et systèmes électroniques, réparation et renfort du puits de quille et des vérins, consolidation des systèmes de jockeypol et d’écoute de montée et descente de safrans, mise à jour des systèmes de rotation des hydrogénérateurs, changement du balcon avant et des chandeliers, installation de panneaux solaires (source d’énergie supplémentaire), ajout d’un aérien à ultrason en tête de mât… La liste est longue !
« L’IMOCA MACSF cumule à peu près 270 000 milles nautiques au compteur, soit l’équivalent de onze tours du monde ! Il s’agit de l’un des bateaux les plus vieux de la flotte. Nous avons une carte à jouer sur ce Vendée Globe, en présentant le voilier le plus fiable possible. On sait aujourd’hui que notre IMOCA tient de bonnes moyennes et l’objectif est qu’il aille jusqu’au bout de sa course. », indique Florian Giffrain, boat captain
Par ailleurs, le volet « confort » revêt aussi une grande importance pour tenir sur la durée d’un tour du monde. Les deux derniers chantiers ont notamment permis à l’équipe technique de mettre en place des solutions pour préserver la skipper de l’eau et de l’humidité (installation de déflecteurs et d’une bâche amovible sur la casquette), de réduire la hauteur de la colonne de winchs pour gagner en aisance dans les manœuvres ou encore d’installer des mains courantes et des rangements supplémentaires. Aucun détail n’est laissé au hasard. A bord, la navigatrice bénéficiera d’assises plus confortables, avec un siège de veille sur-mesure et amovible, et d’un dossier pour se caler lorsqu’elle sera à la table à cartes. Elle embarquera également un nouveau matelas adapté à sa morphologie qui sera installé dans les bannettes.
Tout le nécessaire pour 80 jours de mer
Au-delà de l’aspect purement technique, une autre mission occupe particulièrement Isabelle et Julie, coordinatrice générale du projet : la préparation de l’avitaillement !
A commencer par toute la nourriture embarquée sur le tour du monde, qui devra permettre à Isabelle de tenir près de 80 jours en mer : « Isabelle sait exactement ce qu’elle veut manger sur son tour du monde. Elle prévoit même ses repas en fonction des étapes du parcours. Par exemple, dans les mers du sud, elle fera le plein de plats contenant des aliments à la fois réconfortants et réchauffants. Cette semaine, nous attaquons la répartition de toute la nourriture dans les sacs. Nous en prévoyons huit au total ; un par semaine. Au moment du départ, Isabelle partira également avec 5 à 6 jours de produits frais », explique Julie Toulorge, coordinatrice générale.
A l’abri du hangar du team, il n’y a pas que les aliments qui sont mis sous vide ! Dans un souci de gain de place et de préservation de l’humidité, tous les vêtements de la navigatrice sont placés sous plastique. Ils seront répartis dans différents sacs, par grandes thématiques (cirés, tenues chaudes, vêtements légers). Pour lutter contre le grand froid des mers du sud, Isabelle emportera de nouvelles couvertures mixant deux matières : le Gore-Tex pour le côté technique et imperméable, et la polaire pour l’aspect confort et chaleur.
Enfin, le volet de la sécurité à bord fait également partie des priorités de Julie. Mise à jour de la pharmacie embarquée, contrôle du contenu du sac étanche de survie, check des mouillages, révision du matériel (radeaux extérieurs et intérieurs, combinaison de survie, matériel de plongée…), vérification du bon fonctionnement des moyens de communication à bord (échange par satellite Irridum)… Tous ces paramètres seront scrupuleusement inspectés lors du contrôle sécurité imposé par le Vendée Globe, une fois le voilier amarré à Port Olona. Pour rappel, l’ensemble des concurrents devront être aux Sables d’Olonne d’ici le vendredi 18 octobre.
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