La Route du Rhum, une nouvelle preuve du potentiel des femmes 

Mercredi 7 décembre, Isabelle Joschke était invitée par la région Bretagne au salon nautique de Paris. A l’occasion d’une table ronde, la skipper a pris la parole aux côtés de Martine Gauffeny, vice-présidente d’Horizon Mixité, et de Chiara Aliprandi, chargée de mission de l’association, sur la représentation des femmes dans la voile de haut niveau.  

Selon Isabelle, « la course au large est un des rares sports mixtes, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de classement féminin ou masculin […] et pourtant il n’y a pas beaucoup de femmes. Par ailleurs, c’est un sport très physique et plus on augmente la taille des bateaux, plus c’est difficile de manœuvrer. Malgré ça, on constate que les résultats féminins sont aussi bons que les résultats masculins, voire meilleurs proportionnellement ». 

Pour la skipper, la douzième édition de la Route du Rhum l’a d’ailleurs une fois de plus démontré : « Nous étions quatre femmes en IMOCA et il y a eu vraiment des belles performances entre Justine Mettraux qui a terminé 7ème, moi qui ai terminé 9ème et Pip Hare qui a terminé 12ème. Je pense que nous les femmes, nous avons bien navigué et qu’une fois de plus nous avons su monter qu’on avait les mêmes capacités que les hommes », explique Isabelle.  

Le salon nautique, une occasion de s’exprimer sur la représentation des femmes  

Le salon nautique a également été l’occasion pour la skipper de diffuser, à travers son association, un message universel : « Nous les femmes, sommes à notre place ». Elle précise : « Avec Horizon mixité, on passe notre temps à expliquer que les femmes ont autant de capacités que les hommes, dans tous les milieux, même si elles ne vont pas s’y prendre de la même façon ». 

Pourtant, la navigatrice constate que les femmes continuent d'être sous-représentées dans la voile de compétition : « Lorsque j’ai démarré la course au large, je courais en mini 6.50 et on n’était pas très nombreuses. Pourtant, je me suis sentie super bien accueillie dans ce milieu, j’ai tout de suite trouvé ma place. A l’époque, j’étais assez jeune et je pensais que c’était juste une question de temps et que les femmes allaient rappliquer. Et qu’est-ce que j’ai vu ? Que j’étais la seule compétitrice sur la Solitaire du Figaro en 2009, qu’il n’y a pas eu de présence féminine sur le Vendée Globe 2016 et qu’en fait, on n’est pas beaucoup plus nombreuses au fil des années. Sur la Route du Rhum cette année, nous étions sept participantes au total, sur 138 skippers ». Pour Isabelle, « tant dans le milieu de la voile que dans la société, la représentation des femmes a encore un long chemin à parcourir ».