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Jean-Marie Keryel, expert composites : « le tissu carbone, la résine, les ciseaux et la scie sauteuse sont mes alliés du quotidien »

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08/02/23
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Jean-Marie Keryel a rejoint le team Voile MACSF en 2019, lors du grand chantier de transformation de l’IMOCA MACSF en foiler. Menuisier de formation, il a rapidement entamé sa reconversion pour travailler sur les chantiers navals et prendre part à la construction des plus grands voiliers de course. Véritable expert de la fibre carbone, il est le spécialiste composites au sein de l’équipe.

Mes activités sont très concentrées autour de la mer. L’été, je sors naviguer à bord de mon Challenger Match, un voilier de 8 mètres de long, pour faire du cabotage entre les îles. Quand la météo est de la partie, je surfe du côté de Guidel ou de Fort Bloqué (Morbihan). Aux beaux jours, je pratique aussi un peu de chasse-sous-marine. - Jean-Marie Keryel, préparateur composites

Enfant, quel métier rêvais-tu d’exercer « quand tu serais grand » ?

 

Ado, j’envisageais de devenir charpentier de marine. Il faut croire que j’ai été influencé par mon père qui, tout au long de mon enfance, s’est consacré à la construction d’un bateau dans notre jardin. Une belle unité de près de treize mètres de long, qu’il a fabriquée seul lors de son temps libre, et ce durant une dizaine d’années ! En grandissant, j’ai pu lui donner un coup de main pour achever ce vaste chantier. C’est donc assez naturellement que je me suis orienté vers une formation de menuisier.

 

Quel a été le déclic qui t’a amené à travailler dans le monde de la voile ?  Depuis combien d’années côtoies-tu ce milieu ?

 

Je dirais que mon arrivée dans le milieu s’est faite de manière assez logique. Je baignais dans le monde de la voile avec mon père, l’un de mes oncles tenait un surf shop et faisait de la location de planche à voile l’été, support dont j’étais assez féru… A la suite de mes études en menuiserie, j’ai travaillé dans le bâtiment pendant quelques années. Désireux de renouer avec mes premières amours, j’ai suivi une formation pour me réorienter dans la construction navale. Sur les chantiers, le carbone a rapidement succédé au bois comme matière première. 

 

Peux-tu revenir sur tes précédentes expériences dans le monde de la course au large ?

 

J’ai fait mes premières armes à Brest, au sein du chantier Latitude 48.24, où j’ai participé à la construction de bateaux de course. Puis, en 2002, j’ai fait mes valises direction Lorient pour rejoindre l’équipe Groupama et travailler avec eux sur leur trimaran Orma. J’avais 27 ans. Après un passage sur un autre chantier spécialisé dans la conception de Class 40, je suis arrivé au sein du team Sodebo, avec lequel je suis resté cinq ans. Fin 2018, alors en recherche de nouveaux projets, j’ai pris contact avec Alain et Isabelle. A leurs côtés, j’ai participé au grand chantier de transformation de l’IMOCA MACSF (ex MONIN). Depuis, je continue de les accompagner sur toute la partie composites, en tant que membre permanent de l’équipe technique.

 

En ce moment, quelle est ta mission sur le chantier de l’IMOCA MACSF ?

 

Sur ce chantier, je suis une multitude de petits dossiers. Par exemple, en ce moment, j’attaque la fabrication de pièces qui serviront de support pour les tablettes dans le cockpit. De manière générale, après chaque course et au retour d’entraînements, j’analyse l’état global du bateau, en vérifiant régulièrement les fonds de coque et zones sensibles pour m’assurer qu’il n’y ait pas eu de casse. Le tissu carbone, la résine, les ciseaux, cutters, ébulleurs, scies sauteuses et meuleuses sont mes alliés du quotidien. Finalement, le composite est assez proche de la menuiserie, à une différence près : en menuiserie, la matière première, c’est-à-dire le bois, existe déjà. En composites, c’est à nous de la créer, avant de la transformer.

 

Quels sont tes passe-temps en dehors du boulot ?

 

Je m’intéresse beaucoup à la musique ; dès que j’entends parler de concerts intéressants j’essaie d’y aller. J’aime découvrir de nouveaux genres et artistes. Côté sportif, mes activités sont très concentrées autour de la mer. L’été, je sors naviguer à bord de mon Challenger Match, un voilier de 8 mètres de long, pour faire du cabotage entre les îles. Quand la météo est de la partie, je surfe du côté de Guidel ou de Fort Bloqué (Morbihan). Aux beaux jours, je pratique aussi un peu de chasse-sous-marine. Mes principales cibles sont l’araignée de mer et quelques poissons, quand ces derniers acceptent de venir se poser sur mon fusil (rires) ! Je ne suis pas un grand chasseur, mais ces sorties sous-marines en apnée m’offrent de belles balades.

 

Quel est ton meilleur souvenir avec le team MACSF ?

 

J’ai en tête l’une des dernières navigations à laquelle j’ai participé à bord de l’IMOCA MACSF, à la fin de l’été 2022. C’était la première fois que je naviguais aussi longtemps sur le bateau. Avec Isabelle, Rémi et Florian, nous avons pris la direction des Glénans puis de Belle-Île avant de rentrer sur Lorient. Le temps était magnifique et les conditions de navigation idéales. Nous avons évolué sous Spi avant d’effectuer un bord de travers sous J2, en atteignant des allures autour de 25-27 nœuds. Un super moment !

 

Tes derniers coups de cœur (film, série, chanson, spectacle…) ?

 

J’ai récemment découvert un groupe Ukrainien : DakhaBrakha. J’ai assisté à leur concert à la Carènes, à Brest. Une magnifique découverte et un moment émouvant, de par la conjoncture que nous connaissons malheureusement actuellement.

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