« Nous sommes prêts à partir, nous pourrions même partir maintenant » 

Le grand jour se rapproche. Le 29 octobre prochain l’IMOCA MACSF prendra le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Dans la dernière ligne droite, le team MACSF aborde les ultimes préparatifs avec confiance : « Nous sommes prêts à partir, nous pourrions même partir maintenant. Le bateau est à un niveau de préparation encore plus avancé que l’année dernière. Nous avons eu le temps de vérifier plein de détails : finition, remplacement de bouts, contrôle du mât, mettre un peu de graisse par ci par là, vérifier que les REA (poulies) tournent bien, enlever le sel pour éviter les frottements », énumère Florian Giffrain, boat captain.  

La Rolex Fastnet Race et le Défi Azimut s’étant déroulés sans encombre, le team n’a pas eu de réparation majeure à effectuer et a pu s’affairer à peaufiner des détails : « Notre dernière grosse manœuvre a été la sortie d’eau qui a suivi le Défi Azimut, qui nous a permis de vérifier toute la structure de la coque et le système de quille. Nous avons pu refaire une belle quille toute propre, et réparer les foils. Nous avons également modifié la taille de la colonne, de manière à l’adapter encore plus au gabarit d’Isabelle afin qu’elle gagne en force », explique Florian.  

Ces derniers jours sont dédiés à la finalisation de certains détails logistique et à l’avitaillement, c’est-à-dire toute la nourriture que les skippers emportent à bord du bateau. « Tout ce qui n’est pas frais, c’est-à-dire les boîtes de conserve, plats déshydratés ou appertisés, aliments mis sous vide, est prêt, aussi bien pour Pierre que pour Isabelle », expose Julie Toulorge, coordinatrice générale. « On prépare aussi les sacs de vie à bord. En tout, il y aura entre 4 et 5 sacs d’avitaillement pour les deux skippers. Nous achèterons le frais au tout dernier moment, avant le départ au Havre. »  

« Une fois au Havre, nous déroulerons le programme classique d’avant course, avec dix jours de préparation du bateau et de finalisation des ultimes préparatifs pour être prêts le jour J », commente Alain Gautier, team manager.  

Contrôle de sécurité : « à présent, tout est conforme » 

Le contrôle de sécurité est une étape cruciale pour tout bateau participant à la Transat Jacques Vabre. Julie explique qu'il s'agit d'une procédure chronophage qui nécessite une grande rigueur : « La direction de course nous remet un document officiel recensant tous les points à vérifier pour être en conformité avec les exigences de la classe IMOCA. C’est un travail de fourmi, mais finalement assez simple car nous sommes guidés point par point. On va vérifier tout ce qui est extérieur au bateau, répertorier tous les moyens de communication, checker tous les équipements de survie (le radeau extérieur, intérieur, les sacs de survie, la pharmacie), les mouillages (lourd, léger, avec les bonnes longes). »

Pour l’équipe, anticiper est essentiel : « Nous avons préparé le contrôle de sécurité la semaine dernière. En l’anticipant, nous nous sommes aperçus qu’il nous manquait un matériel de maintien et d’extraction de blessé à bord. Nous l’avons donc commandé et reçu ce jour. A présent, tout est conforme », affirme Julie.   

« Nous nous laissons la possibilité d’emmener le bateau au Havre dès cette semaine » 

L’équipe et le bateau sont prêts, et la question du départ vers Le Havre se pose. Pour Alain, la date de ce convoyage dépendra des conditions météorologiques : « Nous sommes très vigilants à la météo. Pour le moment, les conditions de la semaine prochaine s’annoncent particulièrement défavorables, avec des vents de nord-est jusqu’à 38 - 40 nœuds en Manche. Nous nous laissons donc la possibilité d’emmener le bateau au Havre dès cette semaine, mais attendons encore que les fichiers météo s’affinent. Si jamais la météo s’améliore, ce sera un convoyage à partir de mardi prochain pour être au Havre jeudi à 16h au plus tard ».  

Pour ce convoyage exceptionnelle, l’équipage sera composé de « Isabelle Joschke, Pierre Brasseur, Florian Giffrain et certainement un quatrième équipier », énumère Alain. Pendant le convoyage, le reste de l’équipe se chargera de rejoindre le Havre avec le camion, le zodiac et tout le matériel. 

Malgré l'effervescence et les derniers préparatifs, le team technique MACSF est confiant. Conscients que leur bateau est minutieusement préparé, ils sont prêts à aborder ces dernières semaines avant le départ avec sérénité : « J’attends avec impatience de vivre les dix jours sur le village du Havre. Il y a malgré tout une petite pointe de stress parce que ce sera mon premier grand événement de course au large. C’est comme un baptême », conclut Julie Toulorge.