Chaque année depuis 2011, la flotte IMOCA se donne rendez-vous à Lorient pour le Défi Azimut Lorient Agglomération, une compétition en trois actes, des runs de vitesse, une course de 48 heures sur une boucle dans l’Atlantique et, enfin, le tour de l’ïle de Groix. L’objectif : se confronter en mode course en amont des courses automnales, pour une reprise en douceur après l’été.

A quelques semaines de la Transat Jacques Vabre, l’édition 2023 rassemblaient un plateau de 33 IMOCA et 66 skippers, un record en termes de participation. 

J-5 : fracture du métacarpe et forfait du co-skipper

A cinq jours du départ, Pierre Brasseur, co-skipper d’Isabelle Joschke pour la saison nautique 2023, était victime d’une fracture à la main droite, lui interdisant toute course. Heureusement, Alain Gautier, team manager MACSF et – doit-on le rappeler ? – vainqueur du Vendée Globe 1992-1993, répondait présent pour prendre la relève.

C’était sans compter sur la météo capricieuse de cette mi-septembre, alimentée par les ex-ouragans Lee et Margot sur l’Atlantique, qui imposaient à l’organisation de la course de revoir son programme afin de garantir la sécurité des bateaux et des équipages : runs reportés, tour de l’Île de Groix annulé.

48 heures azimutées

Renforcement du vent, fortes rafales, grains, le team MACSF, qui embarquait également à son bord Ronan Gladu, son médiaman attitré, était prêt à affronter les 609 milles nautiques du parcours. Pour preuve, l’IMOCA MACSF coupait la ligne de départ le premier, face à des bateaux pourtant plus récents, voire neufs. Anticipant des changements météorologiques, Isabelle et Alain avaient opéré un choix prudent de voiles. Après une entame de course en mode casque lourd lors d’un premier bord de près vers le point Azimut 1, puis d’une longue descente au reaching sur le proche Atlantique vers le point Azimut 2, le duo savourait, dès les premières lueurs du jour, de belles grandes glissades sous gennaker. S’en suivait une navigation au portant, dans un vent moins fort que prévu, et avec une météo irrégulière. Oscillant entre la 23e et la 15e place, ce n'est que dans le dernier tronçon du parcours, après le passage du point Azimut 3, que MACSF réussissait à remonter la flotte. En optant pour une route plus à l’Est au niveau de l'île d'Yeu, Isabelle et Alain prenait une option stratégique payante, les hissant à une très belle 12e place après 2 jours, 4 heures, 43 minutes et 59 secondes de course.

« Cette édition a été très engagée ! Nous avons eu pas mal de vent, avec beaucoup de variations en direction et en force. A ce jeu des changements météorologiques, il a fallu prendre une décision quant au choix de la « garde-robe » du bateau. Rapidement nous avons décidé de garder le J3 (petite voile d'avant, équivalant à la trinquette) qui nous a permis de naviguer relativement sereinement face aux grains.  Au final, les résultats sont là », commentait Isabelle à son retour à terre.

Run, baby, run !

Pour la dernière journée de la compétition, dimanche 24 septembre, la flotte profitait d’une météo radieuse. L’IMOCA MACSF, emmené par Isabelle, Alain, Florian et Rémi et leurs invités, réussissait à boucler l’épreuve des runs avec un temps de 3’29 et une vitesse moyenne de 22,4 nœuds, un score qui permettait à l’équipage de décrocher la 17e place du classement général des runs, sur 29 concurrents engagés.

Véritable galop d'essai avant la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 29 octobre prochain, le Défi Azimut a permis à Isabelle de répéter ses gammes et de conforter ses choix dans sa manière de naviguer.