Pas de répit pour l’IMOCA MACSF ! A peine rentré de son convoyage retour entre New York et Lorient, le voilier a rapidement retrouvé le chemin des entraînements. Depuis près d’un mois, les sorties en mer se succèdent jusqu’à la prochaine mise en chantier du bateau, prévue début juillet.  

Pérenniser les acquis de la skipper

Si les séquences d’entraînement au large sont fortement dédiées à la préparation technique du bateau, le volet sportif n’est pas délaissé par Isabelle. La skipper souhaite rester amarinée en maintenant un rythme de navigation régulier : « C’est important de ne pas avoir de trop longues périodes sans naviguer d’ici l’automne, pour conserver une bonne forme physique, travailler sur les manœuvres et garder le bateau en main. L’idée est de maintenir une bonne dynamique pour pérenniser les acquis. Je suis contente de la manière dont je suis préparée », témoigne Isabelle.  

Selon les objectifs de la sortie du jour, la configuration évolue sensiblement à bord de l’IMOCA MACSF. Ainsi, les navigations en équipage réduit permettent à Isabelle de réviser la chronologie des manœuvres en solitaire, en prenant son temps et en s’engageant davantage physiquement. Ces sorties s’étalent en général sur une journée entière. Les navigations dédiées au volet technique sont, quant à elles, plus courtes et voient embarquer davantage de membres du team. Dans ce cas, l’équipe assiste Isabelle dans les manœuvres et l’attention est portée au moindre détail (bouts ou loops usés, vérification des systèmes d’étanchéité du faux vérin, contrôle de la quille, du parc de batteries, entrées d’eau, système hydraulique…). 

Un IMOCA MACSF taillé pour un tour du monde 

Année de Vendée Globe oblige, l’accent est plus que jamais porté sur la fiabilité du bateau. La configuration du voilier et les équipements embarqués doivent résister à un tour du monde de près de trois mois, dans des conditions musclées. Ainsi, la calibration des instruments de spare (ndlr : comprendre « de rechange »), fait partie des opérations qui occupe le team technique, à l’instar du compas et des aériens à ultrason. Ces derniers, au nombre de deux, seront installés sur une perche qui pourra être fixée par Isabelle à l’arrière du bateau dans le cas où les aériens d’origine, nichés en tête de mât, viendraient à lâcher. Pour les calibrer correctement, plusieurs sorties sont nécessaires afin d’enregistrer toutes les allures possibles et établir un panel de tous les angles de navigation, à 5 degrés près.  

En parallèle, un certain nombre d’équipements a été envoyé en révision, afin de s’assurer de leur bon fonctionnement. C’est le cas des désalinisateurs (permettant de rendre l’eau de mer propre à la consommation), des hydrogénérateurs (source d’énergie hydraulique) ou encore des capteurs de charge (propres au gréement).  

Enfin, tout un jeu de voiles neuves est venu renouveler la garde-robe de l’IMOCA MACSF (grand-voile, J2, J3, mule, Code 0).  Florian Giffrain, boat captain, explique : « En ce moment, nous essayons différentes configurations de voiles adaptées à la navigation dans le Grand Sud, dont Isabelle pourrait avoir besoin sur son Vendée Globe. Nous nous assurons que l’ensemble fonctionne correctement, qu’il n’y a pas de soucis de bouts qui viennent se chevaucher, et que tout se passe bien au niveau du bout dehors ».  

Prochaine étape : le traditionnel chantier d’été, dont le coup d’envoi sera donné le 8 juillet avec la sortie d’eau du voilier, qui devrait s’étaler jusqu’à fin août.