"Les femmes peuvent réussir"

Pour Isabelle Joschke, skipper MACSF engagée pour la mixité, "les femmes peuvent réussir ! Même dans les circuits les plus physiques comme le circuit IMOCA". Et ça, les navigatrices ont su le prouver sur les différentes éditions de la Route du Rhum. Dès 1978, deux femmes prennent le large aux côtés de 36 concurrents masculins. Florence Arthaud et Aline Marchand se classent à la 11ème et 23ème place. Quelques années plus tard, en 1990, Florence Arthaud, surnommée la petite fiancée de l’Atlantique, remporte la course sur le trimaran Pierre 1er et devient la première femme à se placer sur la première marche du podium, suivie, en 2002, par Ellen MacArthur qui remporte la victoire sur Kingfisher, à seulement 24 ans. En 2014, Anne Cazeneuve, fondatrice de l’Ecole de voile et croisière, établit, à bord de son trimaran de 50 pieds Aneo, un nouveau record de 17 jours, 7 heures et 6 minutes.  

Bien que certaines skippers ne soient pas arrivées à bon port ou ne se soient pas qualifiées, Aline Marchand, Louise Chambraz, Simone Bianchetti, Anne Liardet, Cécile Poujol, Aurélia Ditton, Christine Monlouis et Juliette Petres ont également marqué l’histoire par leur participation.  

"Le taux de réussite féminin sur la Route du Rhum est excellent"

La question de la représentation des femmes dans le milieu sportif est parfois laissée sans réponse. Alors que celle-ci s’accroît à chaque édition de la Route du Rhum, pour la skipper MACSF, "il y a encore du chemin à faire pour qu’il y ait plus de femmes dans notre métier".  

En 2018, elles étaient six navigatrices à prendre le départ : Isabelle Joschke, Miranda Merron, Samantha Davies, Alexia Barrier, Claire Pruvot et Morgane Ursault Poupon. Cette année, elles seront sept : outre Isabelle, Morgane Ursault Poupon, Samantha Davies, Catherine Chabaud, Pip Hare, Justine Mettraux et Amélie Grassi s’aligneront également au départ, "un faible taux de participation féminine lorsqu’on sait que nous sommes presque 140 à concourir", note la skipper.  

Une amélioration est néanmoins à souligner selon Isabelle : "Nous pouvons constater qu’il y a un peu plus de femmes auxquelles on accorde le budget pour partir sur un projet gagnant, car c'est aussi ça la question : la représentation des femmes qui ont un budget suffisant et le bateau pour gagner. Actuellement, dans la classe IMOCA, il y a deux participantes qui ont des bateaux gagnants. A ce sujet, nous pouvons dire qu’il y a une franche avancée".  

Cette évolution alimente l’espoir de la skipper MACSF : "Je veux que les femmes soient non seulement plus représentées mais qu'elles aient aussi toutes les chances, matérielles et financières, de gagner car je sais depuis toujours qu'elles ont leur chance dans cette compétition et dans notre métier. Finalement, compte tenu du petit nombre de navigatrices qui ont participé sur les différentes éditions, le taux de réussite féminin est excellent".