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28/10/24Les navigatrices du Vendée Globe
Le 10 novembre prochain, Isabelle Joschke prendra le départ de la 10e édition du Vendée Globe, pour la 2e fois de sa carrière. Mais saviez-vous que, depuis la première édition du Vendée Globe en 1989, sur les 114 candidats ayant pris le départ d’un Vendée Globe, 12 seulement sont des femmes ?
Les navigatrices sont encore trop peu nombreuses dans les courses au large. Pourtant, la voile est l’un des rares sports mixtes [...]. Il faut donc continuer d’en parler et d’agir pour faire évoluer les mentalités. - Isabelle Joschke, skipper MACSF.
Le Vendée Globe n’est pas surnommé l’Everest des mers pour rien. Cette course autour du monde demande non seulement des compétences maritimes hors pair, mais aussi une force mentale exceptionnelle. Dans cet univers majoritairement masculin, certaines femmes se sont pourtant distinguées avec brio, démontrant que l'audace et la ténacité ne connaissent pas de genre.
Pour l’édition 2024, sur les 40 participants attendus, 6 sont des femmes : Justine Mettraux, Pip Hare, Samantha Davies, Violette Dorange, Clarisse Crémer et Isabelle Joschke.
Cinq femmes qui ont marqué l'histoire du Vendée Globe
Isabelle Autissier, une figure de proue de la course au large
Isabelle Autissier est une figure emblématique de la voile française, connue pour avoir été la première femme à réaliser un tour du monde en solitaire en 1991, lors du Velux 5 Oceans Race (anciennement BOC Challenge), une course autour du monde en monocoque où elle termine à la 7ᵉ place.
En 1991, elle cofonde avec Christophe Auguin, Alain Gautier et Jean-Luc Van Den Heede l’association IMOCA, visant à réunir les skippers de monocoques de 60 pieds.
Elle participe également au Vendée Globe 1996-1997, mais est contrainte à une escale pour réparer un safran endommagé, ce qui l’exclut de la compétition officielle. Elle choisit néanmoins de poursuivre l’aventure et termine son tour du monde, arrivant quatre jours après le vainqueur.
Catherine Chabaud, la première femme à boucler le Vendée Globe
En 1997, Catherine Chabaud devient la première femme à terminer un Vendée Globe, inscrivant son nom dans l’histoire de la course. À une époque où les femmes étaient encore très rares dans ce type de compétition, elle a prouvé qu'elles pouvaient non seulement participer, mais aussi se distinguer. Elle se classe 6ᵉ au général après 140 jours de navigation. Quatre ans plus tard, elle prend le départ de son deuxième Vendée Globe, mais doit abandonner en raison d’un démâtage.
Ellen MacArthur, la jeune prodige de la voile
Ellen fait partie des plus jeunes participantes du Vendée Globe, ayant seulement 24 ans lorsqu'elle termine à la 2ᵉ place en 2000-2001, sous la gestion de son team manager Alain Gautier. L'année suivante, elle remporte la Route du Rhum, puis établit en 2005 le record du tour du monde en solitaire sur un trimaran de 75 pieds (23 mètres de long). Elle met fin à sa carrière sportive à l'âge de 34 ans.
Samantha Davies, un pilier féminin du Vendée Globe
Lors de sa première participation au Vendée Globe en 2008, elle franchit la ligne d’arrivée en 3ᵉ position, mais se voit classée 4ᵉ après les bonifications accordées à Marc Guillemot pour son rôle dans le sauvetage de Yann Eliès. En 2012, elle prend à nouveau le départ, mais doit abandonner à cause d’un démâtage. En 2020, pour sa 3ᵉ participation, elle déclare d’abord forfait après une collision avec un OFNI, mais décide finalement de reprendre la mer. Bien qu’hors course, elle termine son tour du monde, réparant son bateau et poursuivant l’aventure, partageant même un morceau de trajet avec… Isabelle Joschke ! Elle détient le record de participations : l’édition 2024 sera sa 4ᵉ.
Isabelle Joschke, une navigatrice engagée dans la mixité
En 2020, Isabelle se lance dans un nouveau défi, peut-être le plus difficile de sa vie : participer à son premier Vendée Globe. L’aventure est dure mais Isabelle tient bon. Elle sera d’ailleurs la première femme à passer les trois caps, cette année-là. Malheureusement, le 9 janvier 2021, alors qu’elle est 11e au classement et première des cinq femmes encore en course, elle est contrainte d’abandonner suite une avarie sur sa quille. Elle fait escale au Brésil pour sécuriser l’IMOCA MACSF et décide de repartir pour boucler son tour du monde hors course. Elle fera un bout du trajet retour avec Samantha Davies, hors course également, montrant un bel élan de soutien et de solidarité entre les deux navigatrices.
Isabelle, co-fondatrice de l’association Horizon Mixité, s'engage activement pour rendre la voile plus inclusive. “Les navigatrices sont encore trop peu nombreuses dans les courses au large. Pourtant, la voile est l’un des rares sports mixtes, ce qui ce qui veut dire qu’il n’y a pas de classement féminin ou masculin. Par ailleurs, c’est un sport très physique et plus on augmente la taille des bateaux, plus c’est difficile de manœuvrer. Malgré ça, on constate que les résultats féminins sont aussi bons que les résultats masculins. Il faut donc continuer d’en parler et d’agir pour faire évoluer les mentalités”, témoigne-t-elle.
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