La vigilance, le pari gagnant d’Isabelle Joschke 

Il y a une semaine jour pour jour, lors du coup d’envoi de la douzième édition de la Route du Rhum, Isabelle a privilégié la prudence. Un pari qui, pour le moment, se veut gagnant puisque la skipper MACSF se maintient depuis deux jours à la huitième place. Malgré des conditions de navigation difficiles depuis le début de la course, “elle navigue vraiment bien” souligne Alain Gautier, team manager.  

La navigatrice a préféré ne pas suivre le reste de la flotte en direction du Sud et a opté pour une trajectoire à l’Ouest : “J’ai pris une option de route vers l’Ouest. Je suis partie un peu plus loin qu’une grosse partie de la flotte. L’avenir dira si j’ai eu du flair ou si c’est une cata”, confiait-elle. Un choix qui lui a permis “d’exploiter le potentiel du bateau” selon Alain Gautier, puisqu'Isabelle court actuellement dans le top 10 IMOCA.  

Pourtant, les conditions météorologiques ne l’ont pas ménagée. Dès la première nuit, Isabelle témoignait qu’elle effectuait de nombreuses manœuvres : “virements de bords, largages de ris, changement de voile d’avant...”, qui sont d’autant plus difficiles depuis la casse d’un pignon sur l’un des winchs. Mais la skipper ne s’avoue pas vaincue ! Faisant preuve d’une motivation sans faille, elle redouble d’efforts car, bien qu’un winch en moins n’ait pas d’incidence sur la vitesse pure, cela engendre des manœuvres plus longues et fastidieuses.  

Comment envisager le reste de la course ?  

Confiante mais consciente que les conditions météorologiques changeantes peuvent rendre le parcours plus contraignant, Isabelle reste sur ses gardes : “Avec l’instabilité des conditions, les tactiques changent souvent, elles sont sans cesse remises en cause. Je me dis à chaque jour sa peine, à chaque jour son objectif”. D’autant plus qu’en raison d’une météo instable, la fatigue se fait sentir : “Les conditions ont vraiment été difficiles, non pas forcément fortes mais extrêmement changeantes donc pour se reposer ce n'est vraiment pas facile”, explique Alain Gautier.  

Pour la suite de la compétition, il est encore difficile de se prononcer : “La vérité d’hier n’est pas forcément celle d’aujourd’hui. Il faut encore attendre car les bateaux situés plus au Sud toucheront peut-être les alizés plus rapidement”, explique Alain Gautier.  

Quant à Isabelle, elle fait actuellement preuve de patience à bord de l’IMOCA MACSF : “Maintenant c’est tout calme au sud des Açores après une semaine de navigation et ce n’est pas désagréable. Une mer plate comme ça, ça fait du bien pour se reposer et du repos, il en faut car bientôt il y aura l’anticyclone à traverser. Il va falloir s’armer de patience”.