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Sommeil et performances : les clés d’Isabelle Joschke pour le Vendée Globe

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30/10/24
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Isabelle Joschke se prépare pour un tour du monde en solitaire de plusieurs mois. À l'approche du Vendée Globe, dont le départ aura lieu le 10 novembre, elle partage son approche du sommeil, un élément essentiel pour affronter les défis d'une course aussi exigeante. Elle révèle ses astuces, les obstacles auxquels elle fait face, ainsi que l'impact de ce facteur clé sur sa carrière de skipper et son quotidien.

Nous diabolisons souvent le fait de dormir beaucoup. Pourtant, quand on dort beaucoup, on est plus efficace, parce que notre système immunitaire est plus résistant, notre cerveau bien régénéré et nous avons toutes nos facultés. - Isabelle Joschke, skipper MACSF

Le sommeil à terre : un travail de long terme
 

À terre, Isabelle Joschke accorde une grande importance à la qualité de son sommeil. « J’essaye de dormir autant que possible, un sommeil long, récupérateur et continu », confie-t-elle. Selon elle, des nuits longues et réparatrices sont nécessaires pour bien récupérer après les courses en mer.  

Cependant, la navigatrice témoigne avoir toujours eu le sommeil fragile, un état qui nécessite une attention particulière pour conserver un bon équilibre. Pour bien dormir, Isabelle met en avant l’importance d’une bonne hygiène de vie. L’alimentation joue ainsi un rôle clé : « L’hygiène alimentaire est très importante pour bien dormir car la digestion peut vraiment perturber le sommeil ».  

Éviter le stress avant le coucher, ne pas faire de sport ou ne pas utiliser d’écrans juste avant de dormir sont également des habitudes à adopter pour améliorer la qualité de son sommeil. « C’est tout une organisation et ça se fait sur le long terme », explique-t-elle. 

 

Le sommeil en mer : dormir sur commande
 

En mer, dormir est une toute autre histoire. Les contraintes imposées par la navigation obligent les skippers à s’adapter à des rythmes de sommeil irréguliers et souvent très courts. « En mer, il faut être capable de dormir sur commande, pas longtemps, et avoir un sommeil très récupérateur », précise-t-elle.

Lors des courses en solitaire, Isabelle ne peut pas se permettre de dormir pendant de longues périodes comme à terre. Son sommeil est donc fractionné en de courtes siestes pouvant durer de 5 minutes à une heure, selon les conditions de mer et les manœuvres à effectuer. Elle accumule ainsi entre 2 et 5 heures de sommeil par jour. « Cela entraîne un déficit évident de sommeil qui peut déboucher sur une perte de lucidité contre-productive et parfois même dangereuse », explique-t-elle.

Pour pallier cette privation, Isabelle a appris à connaître ses besoins et à identifier les moments propices pour se reposer, même pour de courtes pauses. Pour cela, elle s’appuie sur des techniques de relaxation comme la respiration et la méditation, des méthodes qui l’aident à s’endormir rapidement malgré le stress ambiant. 

  

L'impact du stress et de la privation de sommeil
 

Isabelle reconnaît que la gestion du stress est essentielle pour parvenir à dormir correctement. En mer, devoir abandonner la surveillance du bateau pour dormir est une source d'inquiétude pour la navigatrice : « Il faut accepter d’aller dormir sans faire de veille, et c’est une grande source de stress car le bateau est un peu livré à lui-même ». Ce stress peut grandement impacter la qualité du sommeil, d’où l’importance de savoir bien gérer ces moments critiques. 

Pendant des années, Isabelle a eu du mal à trouver le sommeil à bord de son bateau, même si elle était épuisée : « J’étais en hyper-vigilance. Puis, un jour, j’ai eu un déclic. Je me suis dit que je devais accepter le risque et passer au-dessus. Maintenant, je réussis à dormir ». 

Mais la privation de sommeil, fréquente en mer, n’est pas sans danger. Elle peut entraîner une diminution de la réactivité, de la lucidité, et de la capacité à prendre des décisions rapides et efficaces, comme le souligne le Dr. Flamand, somnologue au CHU d’Amiens : « Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on ne peut pas s’entraîner à dormir moins. Nous avons un besoin minimum de sommeil, nécessaire chaque jour, qui varie d’une personne à une autre. Dans le cas d’un skipper, il faut absolument faire le plein de sommeil avant de partir, parce qu’en mer, il y a une grande privation ». 

 

L'importance du sommeil pour la performance et la santé
 

Pour Isabelle, la gestion du sommeil est une composante essentielle de la réussite dans les courses au large : « Nous diabolisons souvent le fait de dormir beaucoup. Pourtant, quand on dort beaucoup, on est plus efficace, parce que notre système immunitaire est plus résistant, notre cerveau bien régénéré et nous avons toutes nos facultés ». 

Ainsi, à terre, après une course, elle s’efforce de maximiser son temps de sommeil, une stratégie bénéfique à court, moyen et long terme. Avant chaque départ en mer, elle veille également à faire le plein de sommeil, consciente de l’impact que la privation peut avoir sur sa performance et sa sécurité. 

Le sommeil, le stress, et l’alimentation sont trois axes indissociables dans la vie d’une navigatrice comme Isabelle Joschke. Ces éléments sont essentiels pour assurer la performance en mer, mais aussi le bien-être global à terre. 

 

 Les 5 conseils d'Isabelle Joschke pour améliorer son sommeil... à terre

  • Se coucher à heures régulières
  • Dîner léger
  • Pas d’écrans ni de sport deux heures avant le coucher
  • Ne pas hésiter à s’accorder de courtes siestes en journée
  • Trouver son propre fonctionnement.
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