Des difficultés au démarrage 

Isabelle n’a pas eu une entrée en matière facile sur ce Vendée Globe. Dès le passage du Cap Finisterre, la navigatrice a enchaîné manœuvres et changements de voiles, s’épuisant rapidement dans un rythme intense imposé par la flotte. Trouver le juste équilibre dans ses efforts s’est révélé difficile, rendant cette entrée en course exigeante et nécessitant un temps d’adaptation : « J’ai voulu être dans le match tout de suite, agir trop vite et cela ne marche jamais avec moi. Je me suis laissée embarquer dans une dynamique qui n’était pas la mienne, et cela m’a coûté en énergie et en efficacité. J’aurais dû choisir la simplicité, qui correspond à ma philosophie pour ce Vendée Globe », confie-t-elle.   

Cette approche trop intense a perturbé sa stratégie initiale et lui a fait perdre du terrain. Isabelle admet s’être laissée rattraper par l’expérience de son précédent Vendée Globe, en 2020, une course qu’elle avait dû abandonner en raison de problèmes techniques.   

Un nouveau départ à Madère  

Il aura fallu trois jours pour qu’Isabelle trouve son rythme. À l’approche de l’archipel de Madère, la skipper a opéré un véritable tournant, retrouvant une navigation plus fluide et en phase avec ses attentes. « C’est comme si j’avais appuyé sur un bouton START. Tout s’est aligné : la vitesse, les manœuvres, et j’ai commencé à rattraper mes concurrents. C’est très motivant de voir que je peux inverser la tendance », explique-t-elle.   

Depuis cette bascule, Isabelle Joschke navigue en se concentrant sur son ressenti, sans se laisser influencer par les choix de ses adversaires : « Je repars avec le couteau entre les dents, mais en suivant mon instinct. Ce début de course a été une belle leçon », ajoute-t-elle.   

Cap sur le Pot au Noir   

Actuellement dans une zone météorologique de transition, Isabelle Joschke met à profit des conditions relativement calmes pour se reposer et se concentrer sur la suite. « Les conditions sont quasi-parfaites : peu de vent, un bateau stable, ce qui me permet de récupérer et de bien me nourrir. Cependant, je m’attends à entrer bientôt dans des zones de molle, un exercice qui demande beaucoup de vigilance », précise-t-elle.   

Son objectif principal est désormais de descendre le plus rapidement possible vers le sud pour aborder le Pot au Noir dans les meilleures conditions. En choisissant une route plus à l’ouest, elle espère traverser cette zone réputée instable avec un minimum de difficultés.  

Une course à son image   

Désormais pleinement entrée dans sa course, Isabelle Joschke se concentre sur ses propres objectifs, mêlant simplicité et efficacité. À bord de son MACSF, elle est prête à relever les défis des prochaines semaines, portée par l’envie de faire honneur à cette aventure hors norme.  « Je suis revenue dans le milieu de la flotte, je bataille avec tout le monde. C'est super chouette ! Cette course, c’est vraiment un mélange de stratégie, d’adaptation et d’anticipation », conclut-elle.  

Portée par une approche centrée sur l’écoute de soi et une navigation maîtrisée, Isabelle s’affirme comme une navigatrice qui joue pleinement sa partition dans ce Vendée Globe.  

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