À moins d’un mois du départ du Vendée Globe 2024, Isabelle Joschke se prépare à relever le défi de l’Everest des mers pour la seconde fois. Pourtant, malgré une apparente continuité – même équipe, même bateau – la navigatrice ressent que tout est différent : « C'est paradoxal. On pourrait croire que rien ne change, mais en réalité, beaucoup de choses sont différentes », confie-t-elle. 

Une préparation minutieuse pour éviter les imprévus 

Durant ces quatre dernières années, l’équipe MACSF a travaillé sans relâche pour optimiser chaque détail du bateau : « Notre objectif est d’avoir un bateau à 100% prêt avant le convoyage vers Les Sables d’Olonne. Sur place, il ne restera plus qu’à gérer l’avitaillement, principalement des produits frais. Chaque chose aura sa place : le matériel de rechange, les outils et mes denrées sous vide. Je veux que tout soit facilement accessible », explique Isabelle. Cette préparation méticuleuse vise à minimiser l’imprévu et à permettre à la navigatrice de se concentrer sur l’essentiel une fois en mer. 

Des améliorations pour plus de confort 

Cette édition est placée sous le signe du confort, un aspect crucial qui a été travaillé en profondeur pour maximiser ses performances : « Nous avons travaillé pour que le bateau soit plus facile à manœuvrer et surtout plus agréable à vivre. L'idée était de rendre l'environnement moins humide, car lutter contre le froid me fatigue énormément en mer », précise-t-elle. 

Florian Giffrain, le boat captain de l’IMOCA MACSF, confirme l'importance du confort, grand axe d’optimisation de ce Vendée Globe : « Nous avons installé une goulotte pour mieux canaliser l'eau sur le pont, et renforcé la protection du cockpit contre les projections d'eau. Isabelle avait beaucoup souffert du froid et de l'humidité lors de son premier Vendée Globe ». En plus de ces améliorations, un soin particulier a été apporté à l’ergonomie du bateau : « Nous avons optimisé les emplacements du matériel pour qu'elle puisse y accéder rapidement, et nous lui avons fabriqué un pouf adapté à sa morphologie, ainsi qu'un siège amovible qu’elle pourra installer à l’entrée de sa cellule de vie », détaille Florian. Ces ajustements visent à réduire les efforts physiques d'Isabelle et à améliorer son confort, afin qu’elle puisse se concentrer pleinement sur la performance. 

Une première expérience profitable

Ce deuxième Vendée Globe marque un véritable aboutissement dans la progression d'Isabelle. « L'expérience fait toute la différence cette fois-ci. Je connais mieux mon bateau et surtout, je me connais mieux moi-même », explique-t-elle.  

Avec l'expérience de son premier tour du monde, Isabelle aborde cette nouvelle édition avec plus de sérénité et de confiance. « J’ai beaucoup moins d’appréhension qu’il y a quatre ans. À l’époque, je ne savais pas à quoi m’attendre. Aujourd'hui, je connais cet inconnu et cela m’apaise. Je me sens plus confiante, je connais mes forces et mes faiblesses, et je suis vraiment heureuse de repartir ». 

Après des années de préparation, tant physique que mentale, Isabelle est prête à relever ce défi ultime. Le stress des derniers préparatifs s’efface au profit de la concentration nécessaire pour cette aventure hors du commun. Tous les signaux sont au vert pour qu’elle prenne la mer dans les meilleures conditions possibles. 

Le rendez-vous est pris : dans quelques jours, Isabelle sera sur les pontons des Sables d’Olonne pour le départ officiel de ce Vendée Globe 2024-2025, une nouvelle page de son aventure.