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Alain Gautier, team manager : « la Solitaire du Figaro représente un marqueur important de ma carrière »

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05/04/23
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Alain Gautier, team manager : « la Solitaire du Figaro représente un marqueur important de ma carrière »

Difficile de résumer son parcours en quelques lignes ! Cela fait trente-cinq ans qu’Alain Gautier évolue dans le monde de la course au large, avec une expérience multi-formats et multi-supports (Figaro, IMOCA, Orma, Class40, etc.), vécue en solitaire ou en équipage, en tant que marin, team manager, consultant technique ou sécurité. Depuis 2016, il occupe le rôle de team manager aux côtés d’Isabelle Joschke dans le cadre de son projet IMOCA. Rencontre.

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le sport et la compétition [...] J’étais destiné à reprendre l’agence de voyage familiale à Lorient. Mais le destin en a décidé autrement… - Alain Gautier, team manager Voile MACSF

Enfant, quel métier rêvais-tu d’exercer « quand tu serais grand » ? 

 

Je rêvais d’être pilote de voiture de course ! Mon frère m’avait emmené assister aux 24 Heures du Mans quand j’avais 14 ans et j’avais trouvé cela absolument génial : l’ambiance, les odeurs, le bruit… Je me suis ensuite plongé dans les pages du magazine Sport Auto : j’étais passionné ! Je suis même parti assister tout seul à mon premier Grand Prix de F1 en Angleterre à Silverstone lors d’un séjour pour apprendre l’anglais. C’était en 1977, j’avais 15 ans, et j’ai assisté au premier Grand Prix de l’écurie Renault en F1. 

 

Quel a été le déclic qui t’a amené à travailler dans le milieu de la voile ?  Depuis combien d’années y travailles-tu ? 

 

Je me suis rapidement fait à l’idée que le sport auto en Bretagne, c’était plutôt mal barré ! Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le sport et la compétition. Le week-end, je naviguais avec mes parents à bord du Muscadet familial, mais je trouvais que cela n’avançait pas assez vite ! En 1978, mon deuxième grand-frère a participé à la première édition de la Route du Rhum en amateur. Je me suis porté volontaire pour l’aider à préparer sa course pendant les vacances de la Toussaint à Saint-Malo. C’est à ce moment-là que le monde de la transat en solitaire s’est révélé à moi et j’ai trouvé cela incroyable ! Sur les pontons, nous côtoyions les Mike Birch, Florence Arthaud et autres Philippe Poupon, qui démarraient leur carrière. Et moi j’avais 16 ans. Inconsciemment, il y a eu un déclic. L’année suivante, j’ai suivi mon frère sur la Solitaire du Figaro, qui s’appelait la Course de l’Aurore à l‘époque. A partir de là, l’envie est née définitivement. En 1980, j’étais au départ de la Solitaire du Figaro. Disons donc que je baigne dans le milieu de la course au large depuis 1978. Je suis devenu professionnel en 1987. Avant cela, je composais avec un autre métier, celui d’agent de voyage. J’étais d’ailleurs destiné à reprendre l’agence de voyage familiale à Lorient. Mais le destin en a décidé autrement… 

 

Peux-tu revenir sur tes précédentes expériences dans le monde de la course au large ? 

 

La Solitaire du Figaro représente un marqueur important de ma carrière car c’est elle qui m’a donné l’envie de faire de la course au large. J’y ai participé dix-huit fois au cours de ma carrière, c’est dire si je l’aime ! L’année 1983 signe ma première victoire d’étape. C’est sans doute mon meilleur souvenir de voile : à 21 ans, je termine au petit matin en Irlande devant les stars de l’époque, Philippe Poupon et Lionel Péan. C’était la première fois que je courais dans la catégorie des prototypes, la cour des grands. La Solitaire, c’est aussi des grosses déceptions et des frayeurs. Je suis tombé à l’eau en 1996, j’ai échoué en 2003 à 13 secondes derrière Armel Le Cléac’h… S’en sont suivis trois tours du monde en solitaire en IMOCA, que j’ai enchaînés entre 1989 et 1993 : deux Vendée Globe (avec une victoire en 1993) et un tour du monde en solitaire avec escales. Et puis il y a eu la période avec le trimaran Orma, de 1997 jusqu’à 2007, à bord duquel je me suis régalé, étant fan de vitesse. Bien sûr il y a eu des hauts et des bas, des déceptions, de très belles courses, quelques chavirages, des Grands Prix en équipage absolument mémorables, deux Transat Anglaises, trois Route du Rhum et deux Transat Jacques Vabre. Après avoir accompagné Ellen MacArthur dans sa préparation pour le Vendée Globe 2000-2001, j’ai décidé, à l’âge de 43 ans, de ralentir le rythme en troquant ma casquette de marin pour celle de team manager, auprès du team Foncia. Je me suis ensuite ouvert à un nouveau monde, en me plongeant dans l’univers de la Coupe de l’America (33e édition) de 2008 à 2010, en tant que consultant design team avec le team Suisse Alinghi. Une expérience absolument incroyable, avec des gens de très grande qualité humaine et technique. Cette période a été dense, entre la Suisse, l’Italie, Dubaï et l’Espagne tout en continuant à naviguer en parallèle et en étant consultant sécurité sur le Vendée Globe 2008-2009. Et puis il y a eu la création de Sensations Océan (organisation de journées incentives à bord du trimaran Orma) et l’épopée avec Isabelle qui a démarré en 2016 en Class40 sous les couleurs de Generali. La suite de l’histoire, vous la connaissez.  

 

En ce moment, quelle est ta mission sur le chantier de l’IMOCA MACSF ? 

 

En tant que team manager de l’équipe, j’ai un rôle très global en gérant à la fois le côté humain, technique, financier, les relations partenaires, etc. Supervision, anticipation, organisation, communication sont les maîtres mots de ma mission au quotidien. En période de chantier comme en course, je fais en sorte que le bateau soit préparé de manière optimale et que les membres du team se sentent bien au sein du projet. 

 

Quels sont tes passe-temps en dehors du boulot ?  

 

Il faut bien avouer que je passe beaucoup de temps au boulot. Je dois tenir cela de mon père, qui était un vrai bourreau de travail ! J’ai toujours aimé le cinéma et le sport, à condition que ce soit en compétition. Je n’ai malheureusement pas beaucoup l’occasion d’en pratiquer, mais dès que mon emploi du temps le permet, j’ai plaisir à disputer une belle partie de golf. Et puis j’ai aussi une grande famille, avec de grands enfants ; c’est du boulot aussi ! La famille est un pilier important de ma vie. 

 

Quel est ton meilleur souvenir avec le team MACSF ? 

 

Pour moi, c’est l’arrivée d’Isabelle Joschke aux Sables d’Olonne, en février 2021, sous des conditions splendides. Même si hélas, et trois fois hélas, elle a terminé hors course, elle a tout de même bouclé son tour du monde en solitaire, et ça, ce n’est pas rien du tout ! Ce souvenir rejoint l’histoire singulière que j’entretiens avec les Sables d’Olonne.  

 

Tes derniers coups de cœur (film, série, chanson, spectacle…) ? 

 

Mon dernier coup de cœur est « La nuit du 12 », un polar français retraçant l’enquête d’un féminicide. Le film traite d’un crime non élucidé, où les enquêteurs sont obsédés par l’affaire et où, à chaque fois qu’ils pensent tenir une piste, cette dernière s’évanouit. C’est très bien fait, très bien filmé et très bien joué. Ce film a d’ailleurs remporté quelques Césars cette année. Et côté lecture, je conseille le « Traité sur l’intolérance » de Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo. Un livre très utile, qui devrait être placé entre toutes les mains. 

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