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02/05/23Dernière ligne droite avant la mise à l’eau de l’IMOCA MACSF... Après un hiver de nettoyage, d’inspection et d’optimisation, le monocoque d’Isabelle Joschke, skipper MACSF, s’apprête à quitter son hangar Lorientais. Le team technique œuvre pour boucler dans les temps le chantier avant le retour des entraînements et la reprise de la compétition en double. En bref : tout un programme !
Il nous reste deux ans avant le prochain Vendée Globe. Avec ces check-up réguliers, nous voulons anticiper l’usure de certaines pièces et prendre du recul sur le comportement du bateau et son vieillissement. - Marine Viau, coordinatrice générale
"Ce chantier se résume en deux mots : fiabiliser et optimiser"
Démontage, nettoyage et inspection du bateau en profondeur étaient au programme de ce chantier 2023 pour l’IMOCA MACSF. A l’abri du hangar Lanic Sport Team de Lorient, les travaux se sont poursuivis tout l’hiver, assurés par les membres de l’équipe technique.
Tout d’abord, les préparateurs ont vidé intégralement le bateau, en lui soustrayant l’ensemble de ses équipements et pièces d’accastillage : les winches, la colonne, les emmagasineurs (pièces servant à enrouler les voiles), le mât, le hook (pièce mécanique venant bloquer la voile une fois hissée pour éviter la tension dans la drisse), les loops (anneaux d’attache sur le bateau), etc. Avec méthode, le team a démonté l’ensemble des appendices (quille, safrans, foils) et leurs systèmes périphériques (mécaniques, électriques et hydrauliques). Toutes ces pièces ont été révisées au chantier ou envoyées pour analyse directement chez le fournisseur. "Il nous reste deux ans avant le prochain Vendée Globe. Avec ces check-up réguliers, nous voulons anticiper l’usure de certaines pièces et prendre du recul sur le comportement du bateau et son vieillissement. A l’image des années précédentes, ce chantier se résume en deux mots : fiabiliser et optimiser", explique Marine Viau, coordinatrice générale.
En parallèle, les données du bateau (log) ont été minutieusement analysées pour trouver des réponses à certains dysfonctionnements. Le cockpit a quant à lui accueilli quelques retouches peinture et des renforts structurels en carbone ont été apportés par endroit. Parmi les autres changements, on note le remplacement des chandeliers des balcons avant et arrière (imposés en inox par la nouvelle jauge IMOCA) et l’inspection des systèmes aériens positionnés en tête de mât.
Des panneaux solaires pour l’IMOCA MACSF
Il s’agit de l’une des dernières étapes de ce chantier d’hiver, démarré à Lorient il y a quatre mois. Pour cette nouvelle saison, l’IMOCA MACSF portera sur son pont douze panneaux solaires réalisés sur-mesure. L’ensemble représente une surface de 5m2 répartie sur la casquette du voilier.
En complément du moteur et des hydro-générateurs, ces panneaux incarneront la troisième source d’énergie à bord. Cette solution existe depuis longtemps au sein de la classe IMOCA, Acciona ayant fait partie des précurseurs en 2012. Délaissés un temps, les panneaux solaires sont de retour sur les soixante pieds depuis 2019. Plus performants, plus rentables, plus solides et légers, ils répondent aujourd’hui aux exigences de ces voiliers de course, présentant des systèmes électroniques complexes. Ainsi, l’IMOCA MACSF pourra produire un maximum de 1000W/h par jour en conditions optimales grâce à ses nouveaux panneaux solaires.
Alors que la mise à l’eau du voilier se profile pour la mi-mai, l’équipe technique procède actuellement aux derniers branchements électriques et peaufine les ultimes détails à bord. Isabelle Joschke débutera peu après les entraînements en duo avec son co-skipper Pierre Brasseur.
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Difficile de résumer son parcours en quelques lignes ! Cela fait trente-cinq ans qu’Alain Gautier évolue dans le monde de la course au large, avec une expérience multi-formats et multi-supports (Figaro, IMOCA, Orma, Class40, etc.), vécue en solitaire ou en équipage, en tant que marin, team manager, consultant technique ou sécurité. Depuis 2016, il occupe le rôle de team manager aux côtés d’Isabelle Joschke dans le cadre de son projet IMOCA. Rencontre.
Issu d’une formation en conception industrielle, Pierre a rapidement entamé sa reconversion pour s’orienter vers la préparation des voiliers de course au large. Après avoir fait ses gammes sur le bateau familial, il a travaillé pour des Class40, Mini 6.50 et Figaro avant de rejoindre l’équipe technique de l’IMOCA MACSF, au début de l’année 2022.