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Récupération post-Vendée Globe : Isabelle Joschke raconte son retour à terre

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30/04/25
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Comment récupère-t-on après un tour du monde à la voile en solitaire ? Dans cette interview exclusive, la navigatrice Isabelle Joschke partage son approche globale de la récupération post-Vendée Globe : reprise musculaire avec le Pilates, alimentation adaptée, gestion de la fatigue physique et mentale... Une plongée inspirante dans la phase de retour à l’équilibre après l’extrême.

J’ai compris que le temps de récupération était très long ; j’ai mis un peu plus d’un an à me remettre réellement de mon premier Vendée Globe. Cette première expérience m’a permis de me préparer de telle sorte que mon second tour du monde se passe suffisamment bien pour que la phase de récupération qui suivrait soit moins difficile. - Isabelle Joschke, skipper MACSF.

Quand on parle de « récupération », est-ce qu’on parle uniquement de récupération physique ? Ou cela inclut-il également une part de mental ?

Isabelle Joschke : Pour moi, physique et mental sont totalement interdépendants. Durant le Vendée Globe, il y a eu des moments difficiles à traverser, des déceptions, tout ne s’est pas passé comme prévu… Cette course nous amène à dépasser nos propres limites et il y a un temps d’intégration au niveau mental qui me semble plus long qu’au niveau physique. Si on ne parlait que de la récupération du corps, je pourrais presque dire que là, ça va déjà mieux. Même si je sais qu’en réalité il faudra encore du temps avant que je ne retrouve toutes mes réserves d’énergie. Mais franchement je me sens bien ! Mentalement, ça va super bien aussi ! Je n’ai pas vraiment pris de repos depuis mon arrivée car ce retour de course marque aussi la fin de mon parcours de navigatrice, donc il est normal que cette période prenne du temps. Je pourrai bientôt profiter d’une longue phase de repos.

 

Quels sont les enseignements que tu as retirés à l’issue de ton premier Vendée Globe ?

IJ : J’ai compris que le temps de récupération était très long ; j’ai mis un peu plus d’un an à me remettre réellement de mon premier Vendée Globe. Cette première expérience m’a permis de me préparer de telle sorte que mon second tour du monde se passe suffisamment bien pour que la phase de récupération qui suivrait soit moins difficile. Je vois le Vendée Globe comme un ensemble : préparation, course, récupération. Le fait d’avoir vraiment peaufiné ma préparation m’a permis de moins puiser dans mes ressources vitales durant la course et d’arriver beaucoup moins fatiguée. Je ne sais pas aujourd’hui combien de temps cette récupération durera, mais je pense qu’elle sera moins longue qu’il n’y a quatre ans.

 

Le Pilates joue un rôle important dans ta récupération. Peux-tu nous en dire plus ?

IJ : Je pratique le Pilates environ trois fois par semaine. Au retour du Vendée Globe, l’objectif consistait à retrouver de la mobilité et de la souplesse partout. A présent, les séances visent à me faire reprendre du muscle. Le volume musculaire de mes jambes a beaucoup diminué pendant le Vendée Globe, car je les ai peu sollicitées durant ma course. Quand on manœuvre sur un bateau qui bouge, il est forcément difficile d’avoir un usage équilibré de l’ensemble du corps. De nombreuses contraintes le mettent à rude épreuve. Parfois on tire fort sur le dos, on évolue de manière dissymétrique... Au-delà du renforcement musculaire, on travaille à remettre de la symétrie et de l’équilibre entre le haut et le bas de mon corps, à retrouver de l’ancrage. Johanna, ma professeure de Pilates, a un regard très complet et précis sur l’équilibre corporel. Chaque détail compte. En fait c’est un peu le même fonctionnement que dans un bateau. C’est une multitude de détails qui font que le bateau est bien réglé et qu’il va vite.  

 

Quels sont les secrets d’une bonne alimentation dans cette période de récupération ?

IJ : J’étais vraiment très contente de retrouver la fraîcheur des fruits et des légumes frais, du poisson. Mon organisme a consommé beaucoup de vitamines et de minéraux du fait de l’effort intensif, du stress, du manque de sommeil… Tout cela dénutrit l’organisme. Il faut donc refaire des réserves d’oligo-éléments, de vitamines, de nutriments… C’est comme ça que je vais récupérer. Et pour bien faire, je me mets au diapason de la saison pour que les aliments apportent ce qu’ils ont à apporter. Par exemple, en rentrant, j’ai fait une cure de sève de bouleau, parce que c’était la saison. En ce moment c’est la saison des orties, donc je me reminéralise avec ces plantes. 

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