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Vendée Globe : Isabelle Joschke met le cap sur Bonne Espérance

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28/11/24
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Alors qu’elle entame son 19e jour de course à bord de l’IMOCA MACSF, Isabelle Joschke évolue en 19e position sur les 39 concurrents encore en lice dans ce Vendée Globe. Naviguant entre deux groupes, elle s’accroche à un rythme intense, bien que les conditions météorologiques ne lui soient pas aussi favorables que celles de ses concurrents de tête. Depuis son passage dans l’hémisphère sud, Isabelle a trouvé son rythme et mène une navigation prudente mais déterminée.

J’ai du mal à me dire que dans quelques jours, je vais rentrer dans le vif du sujet. Ça sera une autre histoire. Je ne me fais pas de nœuds au cerveau. J’ai pu m’économiser tout en me plaçant bien dans la course. Je profite depuis 15 jours, car l’avenir est incertain . - Isabelle Joschke, skipper MACSF.

Une traversée du Pot au Noir sur le fil des éléments 

Alors que le Pot au Noir se profilait à l’horizon, Isabelle a choisi de suivre une route très à l’ouest dans l’espoir de retrouver du vent au plus vite et attaquer la traversée du fameux front intertropical avec un bon angle de vent. Si elle ne s’y est pas retrouvée engluée trop longtemps, le passage du Pot au Noir s’est révélé très actif (cumulonimbus, orages violents, pluies diluviennes, vents faibles et variables) et donc éprouvant pour les nerfs. Isabelle raconte : « Ça n’a pas été la catastrophe pour moi, parce que je ne me suis pas arrêtée complètement. Mais ça s’est fait en deux phases : j’ai un temps pensé être sortie, mais je me suis pris une douche froide quand j’ai compris que ce n’était pas le cas… Un gros tas de nuages me suivait, j’ai eu une deuxième journée et une deuxième nuit avec des gros ralentissements et des grains qui m’empêchaient de faire ma route dans la bonne direction. C'était difficile de dormir et pas vraiment reposant ». 

La délivrance est arrivée avec le franchissement de l’équateur dans la nuit du 22 au 23 novembre, au bout de 12 jours, 11 heures, 50 minutes et 55 secondes de navigation.  

 

Jouer sa propre partition  

Dimanche 24 novembre, les bateaux les plus rapides ont pu surfer sur la dépression arrivant du Brésil pour s’échapper à toute allure vers le Cap de Bonne Esperance. Isabelle n’est quant à elle pas arrivée à temps pour prendre le train de ces vents portants. Jours après jours, les écarts avec les premiers se creusent : « Je vais essayer de me glisser dans les petits flux de vent pour attraper une autre dépression, celle d’après. Les bateaux en tête n’ont pas du tout le même potentiel de vitesse que le mien. Même si on était côte à côte, ils iraient beaucoup plus vite. Ils sont insuivables ! Ils sont désormais dans une zone de vent et la situation ne va faire que s’amplifier. Donc je ne cherche pas à les rattraper. Je vais devoir adopter une stratégie différente d’eux parce que je ne vais pas rencontrer les mêmes phénomènes ». 

Si elle a raté le passage de ce train à grande vitesse, Isabelle a tout de même eu de la réussite au cours des derniers jours, en profitant d’un couloir de vent envoyé par une petite dépression. 

 

Une course tactique dans le « couloir de l’Espérance » 

La bascule dans l’hémisphère sud étant faite, de nouveaux objectifs se profilent devant l’étrave de l’IMOCA MACSF : les mers du sud et le cap de Bonne Espérance, qu'Isabelle espère passer dans une dizaine de jours. Cette descente de l’Atlantique ne s’annonce pas facile car à la baisse progressive des températures (et d’un certain confort) vient s’ajouter une difficulté supplémentaire : trouver du vent dans la zone de transition qui s’est creusée sous la dépression brésilienne. « Depuis deux jours, j’ai des vents assez calmes », confie-t-elle. « Je suis dans une phase de transition entre le vide laissé par la dépression où évolue la tête de flotte et la reconstruction de l’anticyclone de Sainte-Hélène »

Il va donc falloir s’armer de patience au fil des prochains jours et trouver le bon train pour se glisser dans les mers du sud. 

 

De l'Atlantique à l’Indien 

Après le passage du Cap de Bonne Espérance, l’IMOCA MACSF d’Isabelle Joschke pénétrera dans l’océan Indien, réputé pour sa rudesse. C’est une nouvelle phase du Vendée Globe qui s’ouvrira alors, avec des conditions extrêmes : dépressions en chaîne, vagues gigantesques et une solitude saisissante. « J’ai du mal à me dire que dans quelques jours, je vais rentrer dans le vif du sujet. Ça sera une autre histoire. Je ne me fais pas de nœuds au cerveau. J’ai pu m’économiser tout en me plaçant bien dans la course. Je profite depuis 15 jours, car l’avenir est incertain », témoigne Isabelle.  

Chaque mille parcouru la rapproche donc d’un nouvel univers, où la prudence et la vigilance seront plus que jamais essentielles. Mais Isabelle garde le cap avec une sérénité exemplaire : « J’avance au jour le jour, les prévisions peuvent changer. Mon état d’esprit, c’est de me dire chaque chose en son temps », conclut la skipper MACSF.  

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